Tout peut arriver

 

Article paru dans Sud-Ouest le 19 octobre 2001.

Sud-Ouest : Les résultats de l'Hormadi sont loin d'être probants en ce moment. Comment l'expliquez-vous et peut-on s'attendre à du mieux dans les semaines qui viennent ?

Robert Ouellet : D'abord, je pense qu'il ne faut pas jeter la pierre à notre ligne de défense. Si nous encaissons autant de buts, ce n'est pas la faute de l'un ou de l'autre, mais bien plus d'une mauvaise organisation collective. Il faut que nous resserrions les boulons tous ensemble. Ce n'est pas forcément facile, car notre effectif est très juste et nous n'avons encore jamais pu jouer au complet. Nous avons toujours eu un joueur-clé blessé, c'est encore le cas en ce moment avec l'absence de Vesa Lahtinen. Par ailleurs, il est clair qu'il faut du temps pour qu'une équipe soit performante, lorsqu'elle est renouvelée à ce point à l'intersaison. Il y a une période d'adaptation incontournable pour le groupe et ce temps-là est totalement indéterminé. Les automatismes se font plus ou moins vite et personne ne peut dire quand va se produire le déclic. J'espère comme tout le monde que ce sera le plus vite possible. En tous cas, ce qui est sûr, c'est que cela ne peut qu'aller mieux.

S-O : Ce week-end face à des adversaires expérimentés, n'allez-vous pas vous contenter de faire de la figuration ?

R.O. : Certainement pas. On ne peut certes pas dire qu'on soit favori, mais l'idée est de ne pas faire de la figuration. Dans un tournoi comme celui-là, tout peut arriver. N'oublions pas que nous jouons à domicile et que, si le public nous donne un coup de main, l'ambiance peut être déterminante. A nous d'être prêts physiquement et mentalement, il faut y croire. A cet égard, le premier match contre Grenoble sera décisif. Si cela se passe bien, après tout peut arriver.

S-O : Vous avez une grande expérience professionnelle de la coupe d'Europe. Quelles sont les vertus requises pour cette compétition ?

R.O. : J'ai déjà joué en coupe d'Europe avec Brest et Grenoble. Je me souviens qu'avec Grenoble, nous étions tout sauf favoris. Et pourtant, on a été à deux doigts de se qualifier. Cela s'est joué à un malheureux palet encaissé à dix secondes de la fin du dernier match ! Comme quoi, il n'y a rien de joué d'avance. Ce qu'il faut, c'est de la rigueur et de la force mentale. Il est très important de rester concentré en permanence. Quelque soit le résultat d'un match, il faut vite l'oublier pour penser au suivant. Ne pas se décourager en cas de défaite, ne pas tomber dans l'euphorie si on gagne, mais rester toujours sous la pression du tournoi. Il peut arriver tellement de choses en trois jours.

S-O : De la même manière, il faudra vite tourner la page lundi pour repenser au championnat...

R.O. : Tout à fait. Dès mardi, on reçoit Angers qui marche très fort en ce moment. Il faudra vite réattaquer pour décoller de cette dernière place au classement. Le championnat est une priorité absolue, même si la formule de cette année est complètement aberrante. De mémoire, je n'ai jamais vu une saison qui ne se termine pas par des play-offs. C'est tout le piment de la compétition qui est absent cette année. Il suffit de repenser au parcours de l'Hormadi l'année passée. Il avait été très moyen dans la phase régulière, puis est devenu très spectaculaire durant les phases finales. Un palliatif, comme le fait de diviser par deux le nombre de points à l'issue de la seconde phase est, à mes yeux, complètement illogique. Il aurait valu mieux prendre les quatre premiers et leur faire disputer une poule finale sur un week-end, à l'image de la coupe d'Europe.

S-O : Quels renseignements avez-vous sur vos adversaires européens ?

R.O. : Peu d'informations en réalité. Les clubs ont assez peu de moyens de se connaître d'un pays à l'autre. On sait juste qu'ils seront des adversaires expérimentés. Sheffield arrive avec un effectif complètement canadien, dont certains ont évolué en NHL. Quant aux Danois, ils ont plusieurs Finlandais dans leur rang et devraient faire étalage du fameux jeu scandinave, à la fois vif et rigoureux.

 

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