Inévitablement, la loi du plus fort...
Article de La Presse de la Manche (28 octobre 2001).
Encore une fois, les Cherbourgeois ont mesuré le chemin qui leur restait à parcourir pour figurer dans les premiers rôles de ce championnat. Face à une formation asniéroise parfaitement huilée et digne de son rang, les Vikings ont, en effet, eu bien du mal à exister. Seul motif de consolation et d'espoir, un deuxième tiers-temps rondement mené et remporté au courage. C'était déjà ça de pris...
Que pouvaient bien espérer les Cherbourgeois de la réception d'un ténor comme Asnières ? Décrochés au classement, tourmentés en coulisses, déboussolés par un nouveau système tactique, toutes les pires conditions étaient réunies pour que les Vikings s'effondrent de nouveau. Dès lors, pourquoi espérions-nous revoir enfin des Cherbourgeois conquérants ? Parce qu'ils conservaient encore et toujours la même détermination ? Parce que les événements précédents les avaient renforcés dans leur entité collective ? Parce que les modifications tactiques devaient finir par payer ? En fait, c'était bien un peu pour tout cela. Mais, qu'en serait-il face au leader asniérois ? Toutes ces considérations allaient-elles prématurément voler en éclats ?
Les Cherbourgeois cueillis à froid
Malheureusement pour les Vikings, dès les premiers coups de patins, la tendance n'était guère à l'optimisme. Inexorablement, la supériorité technique des visiteurs s'affichait. Sans coup férir, les Asniérois prenaient, en effet, les choses en mains. Imposant une cadence inévitablement trop élevée pour leurs hôtes, ils creusaient immédiatement l'écart. En huit minutes et à peine le temps de se "chauffer" les patins, les visiteurs étaient déjà aux commandes et propriétaires d'un confortable matelas de protection (4-0 à 8').
Incapables de suivre le rythme, les Vikings, quant à eux, parvenaient à peine à surnager devant la déferlante asniéroise. Pire même, l'hypothétique bouée de sauvetage espérée ne venait pas. Plus que statiques devant la vivacité et l'efficacité adverses, les Nord-Cotentinois ne pouvaient freiner leur lente agonie. Abordés de toutes parts, les Cherbourgeois étaient dans l'impossibilité d'éviter le naufrage. Trois nouveaux coups de semonce secouaient, ainsi, l'arrière-garde cherbourgeoise (15'50, 16'37" et 16'51"). Il n'y avait donc rien à y faire... À leur guise, les Asniérois dictaient leur loi.
Les Vikings réagissent
Martyrisés pendant vingt minutes, les Vikings avaient-ils, alors, encore un soupçon de révolte à opposer ? Il fallait l'espérer. En tout cas, la première pause octroyée avait, semble-t-il, quelque peu ressourcé les troupes de Stephan Sommer. Remontés et beaucoup plus entreprenants, les Manchois reprenaient, bel et bien, du poil de la bête. Surtout, ils avaient remisé leurs complexes aux vestiaires. Débarrassés de l'aura des Asniérois, ils pouvaient, dès lors, entreprendre un semblant de marche en avant. Du coup, les visiteurs, déstabilisés par la résistance inédite des locaux, commençaient à se poser des questions. Seulement, lors de ce tiers-temps, les interrogations n'avaient plus lieu d'être. Présents sur tous les fronts, Jimmy Lebiez et les siens affichaient un tout autre visage. Surmontant le défi physique imposé, les Cherbourgeois se hissaient, ainsi, au niveau du leader asniérois. Et même le dépassait... Grâce à un doublé de l'efficace Zavodny et quelques précieux arrêts de Lebuhotel, les Vikings s'offraient, contre toute attente, le gain de cette seconde période.
Asnières enfonce le clou
L'élan cherbourgeois pouvait-il, dès lors, se poursuivre ? Face à des Asniérois désormais prévenus, les Manchois avaient-ils, en effet, les capacités pour prolonger les effets de ce sursaut d'orgueil ? Une chose est sûre, les banlieusards parisiens ne voulaient pas d'un scénario identique à celui de la seconde période. Pour éviter cela, ils décidaient de resserrer les rangs et d'imposer, à nouveau, leur solidité collective et physique. Et quand les Asniérois développent un tel jeu, peu de formations de cette division sont capables de leur résister... De fait, logiquement, les Vikings connaissaient de nouvelles difficultés et se repliaient petit à petit sur eux-mêmes. Résultat, les visiteurs profitaient de l'aubaine et se faufilaient, à nouveau, dans les brèches de la défense cherbourgeoise. Ainsi, à l'instar du tiers-temps initial, cette dernière période offrait une large démonstration de force des Asniérois. Ces derniers, certainement vexés de la précédente réaction locale, enfonçaient le clou et secouaient, une fois de plus, une arrière-garde manchoise débordée. Les Vikings avaient eu beau résister, leurs adversaires du jour avaient bel et bien trouvé le dernier mot. Celui du succès. Et il n'y avait rien à redire...
Chrismaël Marchand
Fiche technique :
Cherbourg - Asnières 3-14 (0-7, 2-1, 1-6)
Arbitres : MM. Touron et Bertin. Spectateurs : 500 environ.
Buts pour Cherbourg : Zavodny (24'16" et 38'00") , Thiébot (59'33").
Buts pour Asnières : Zambori (2'30", 8'30", 49'38"), Dussaucy (3'04"), Delpet (4'30", 15'50"), Dubé (8'00", 52'51", 54'48"), Larin (16'37", 56'27"), Prost (16'51", 50'17"), Boucamus (25'29", 46'22").
Pénalités : Cherbourg : 16 minutes, Asnières : 10 minutes.
Cherbourg : Devaux, Lebuhotel, Gomane, Guilmain, Chan, Giraud, Harir, Jacqueline, Kerhoas, Laurent, Lebiez, Leclerc, Levallois, Sommer, Thiébot, Zavodny.
Asnières : Dalsasso, Bregarois, Declerc, Moreau, Legou, Marion, Pons, Larin, Fourcade, Birriens, Thomas, Prost, Boucamus, Dussaucy, Delpet, Zambori, Dubé.