Scott Goldman : "Ici, je suis bien"

 

Article de La Nouvelle République (2 novembre 2001).

Si la chance a fait se croiser Scott Goldman et Tours, leur histoire est vite devenue fusionnelle.

Parmi tous les nouveaux joueurs étrangers arrivés à l'ASGT cette saison, Scott Goldman est un garçon à part. Très attachant surtout. Car il laisse volontiers tomber son américain maternel pour s'exprimer dans la langue de Molière. C'est dans son caractère.

Dans la vie, comme sur la glace "Scotty" est consciencieux, appliqué, dévoué. Il a 22 ans et il se livre à fond. Les Américains font d'ailleurs rarement dans la demi-mesure. A l'instar de son arrivée à Tours qui, quelque part, tient du miracle.

N.R. : Votre histoire n'est pas banale. Racontez-nous comment vous êtes arrivé à Tours.

Scott Goldman : Je voulais jouer en France, mais je ne savais pas où. J'en ai donc parlé avec mon agent qui m'a dit : "OK, prends un billet et rappelle-moi quand tu atterris à Paris". C'est ce que j'ai fait.

N.R. : Et alors ?

Scott : Il m'a alors répondu que parmi les équipes qui étaient à la recherche de joueurs je pouvais essayer Tours parce que ce n'était pas loin de Paris par le train. J'ai donc pris le TGV et je suis arrivé ici avec mon sac et mes patins. C'était un soir, deux jours avant que l'équipe n'aille à Romorantin. J'ai eu de la chance.

N.R. : Comment cela ?

Scott : Parce que le soir où j'ai frappé à la porte de la patinoire, il n'y avait personne, excepté un entraîneur de foot (NDLR : il ne se souvient pas de son nom) qui m'a dit : "Viens ici demain et je te présenterai quelqu'un". C'est comme ça que j'ai rencontré Marc Leroux qui m'a fait venir au rendez-vous fixé à toute l'équipe par Bob Millette le soir même. Le lendemain, je partais pour Romorantin.

N.R. : Etes-vous déçu du voyage ?

Scott : Pas du tout. Je me sens vraiment bien ici. J'aime beaucoup Tours. L'ambiance. Les gens ici sont très sympas. C'est plus facile quand ça se passe comme ça. C'est parfait pour moi. La ville n'est pas trop grande, ni trop petite. Et puis, j'y retrouve tous les clichés de la France : le fromage, les vins, les châteaux... les belles filles aussi.

N.R. : Sportivement, vous y retrouvez votre compte ?

Scott : Oui, ici le hockey, c'est vraiment différent. C'est moins physique qu'aux Etats-Unis. Les joueurs sont plus intelligents avec le palet. C'est bien pour moi parce que je ne suis pas très grand. Dans les coins par exemple, les joueurs ici viennent d'abord pour le palet. Aux USA, ils vous frappent avant.

N.R. : Vos parents ont fait le déplacement pour vous soutenir lors du premier match contre Epinal. Vos grands-parents en ont fait de même quinze jours plus tard contre Nantes. Leur présence est importante pour vous ?

Scott : Quand j'étais petit, j'avais toujours mon père, mon grand-père ou l'un de mes deux grands frères dans les tribunes. A chaque fois, il y avait quelqu'un quand j'étais sur la glace. Oui, c'est important car, quand je croise leurs regards, je sais que je dois essayer d'être encore plus fort. Et puis, avec ce qui s'est passé en septembre à New York, cela m'a fait du bien.

N.R. : Justement. Ce n'est pas trop difficile de vivre à l'étranger dans un tel contexte ?

Scott : Le monde est fou. Prenez ce qui s'est passé cette semaine à Tours. Ce n'est plus moi qui appelle mes parents pour prendre des nouvelles, mais le contraire.

N.R. : C'est-à-dire ?

Scott : Quand ma mère a lu dans le 'New York Times' et le journal local de Doylestown: "Tours, France, un forcené tire dans la rue", elle m'a tout de suite appelé pour me demander si j'étais vivant. C'est le monde à l'envers !

N.R. : On voit que vous êtes ici à bonne école, votre français est impeccable. Allez-vous retourner aux Etats-Unis l'an prochain pour reprendre vos études ?

Scott : Je ne sais pas encore. Comme je l'ai déjà dit, je suis très content d'être ici. La seule chose dont je suis sûr est que je ne peux pas vivre simplement du hockey. Pour l'instant, je suis jeune. Et je veux en profiter. On verra plus tard si je peux rattraper un cycle pour travailler dans la finance.

N.R. : Dernière question. Un pronostic pour demain ?

Scott : On va gagner. C'est aussi important pour nous que pour les spectateurs. Car je suis vraiment content de les voir encore là malgré notre très mauvais début de saison.

Propos recueillis par Julien Mallet.

 

Le coach vous répond

C'est nouveau, ça vient de sortir ! Robert Millette et le service communication de l'ASGT a décidé de mettre en place ponctuellement dans l'année une conférence de presse intitulée "Questions pour un coach". Ouverte aux journalistes, aux partenaires du club et à ses supporters.

La première se déroulera ce samedi 3 novembre à l'issue de la rencontre Tours - Gap, au salon VIP de la patinoire. Chacune durera vingt minutes. "Partout où je l'ai fait, cela s'est révélé très positif", assure Millette. "Car il est important d'expliquer comment nous travaillons aux gens qui nous soutiennent. Ils pourront me poser des questions sur le jeu, le championnat, les joueurs, pourquoi je fais jouer untel plutôt qu'un autre, etc..."

"Il est également important que nos sponsors aient le sentiment d'être investis, d'appartenir au club" renchérit Evelyne Bélanger, chargée de communication de l'ASGT.

Si pour les journalistes et les partenaires, la question de savoir qui est invité ne se pose pas, il n'en va pas de même pour le public. Il est en effet impossible d'accueillir tout le monde. C'est pour cela qu'un système de tirage au sort sera mis en place à partir des numéros imprimés sur le "Bâton des Diables", le petit bulletin d'information vendu par l'ASGT. Prix : 5 F (0,76 euros).

Les dates à retenir :

Tours - Gap (le 3 novembre)
Tours - Strasbourg ( le 8 décembre)
Tours - Megève (le 23 février)
Tours - Briançon (le 30 mars)

 

 

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