Les Diables ont mis le feu

 

Article de La Nouvelle République (5 novembre 2001).

Rapidement sur orbite après un premier tiers-temps de feu, les Diables noirs ont mené de bout en bout la rencontre. Ils ont géré leur capital et leurs infériorités numériques face à des Gapençais décevants.

Tours - Gap 4-1 (2-0 ; 2-1 ; 0-0)
Spectateurs : environ 1500. Arbitres : Hurt, Parent, Telliez
Buts pour Tours : 3'22 Lefrançois (assistance de Fayault), 3'52 Picha, 29'59 Picha, 35'46 Stastny (assisté de Supuka)
But pour Gap : 36'56 Lorenc (assisté de Turcotte)
Pénalités : Tours : 68' (24'+20'+24') ; Gap : 34' (12'+4'+18').

Concentration et solidarité. Ce sont les deux vertus qui ont permis aux Diables Noirs d'imposer leur jeu face à une formation gapençaise qui n'a jamais su profiter de ces innombrables supériorités numériques et qui s'est réveillée trop tard.

Physique à souhait, musclée même, la rencontre entre deux clubs qui se connaissaient bien et qui ne s'étaient pas départagés la saison dernière (4-4 et 5-5), est revenue à une équipe tourangelle plus mature et plus intelligente dans la maîtrise du temps compte tenu, répétons-le, des longues séances des joueurs de Bob Millette en prison. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : 68 minutes de pénalités pour Tours contre 34 pour Gap. Ca fait beaucoup !

Bob Millette admettait d'ailleurs que ce secteur était le seul point noir de la rencontre. L'entraîneur tourangeau sait pertinemment qu'un tel handicap pourrait s'avérer fatal face à des équipes plus huppées. Mais intérieurement, le coach tourangeau ne devait pas être mécontent d'avoir vu ses joueurs afficher autant de tempérament.

L'ASGT ne tarda pas d'ailleurs à prendre la température du match et la mesure de Gap. Les Tourangeaux mirent la pression et trouvèrent rapidement l'ouverture grâce à Lefrançois (3'22) et Picha (3'52), après un superbe travail préparatoire de Scott Goldman.

Avec deux buts encaissés en moins de 30 secondes, Gap avait pris le bouillon mais sut relever la tête. D'autant que Vladimir Hiadlovsky,le gardien tourangeau et grand homme du match, se montra autoritaire sur sa première intervention devant Turcotte (5'22), lequel Turcotte trouva ensuite le poteau (12'28) !

L'ASGT se sortit sans dommage de nombreuses périodes d'infériorité et aurait même pu sceller le match si Lukes ne s'était pas montré à son aise sur des shoots de Gleize et Goldman. Une fin de premier tiers orageuse.

Le second tiers-temps ressembla à s'y méprendre au premier avec des Tourangeaux dominateurs qui ne tardèrent pas à accentuer leur avantage au tableau d'affichage. La rapidité de Picha fit une nouvelle fois mouche (29'59) avant que Lukes ne fut sauvé par son poteau face à Gleize (30'38). Les accélérations de l'ASGT faisaient vraiment très mal aux Alpins.

A 3-0, l'ASGT contrôlait parfaitement la partie grâce à son jeu rapide, prenant souvent de vitesse une défense lente à la détente. Et comme à la parade, Kamil Statsny, prit en défaut la vigilance de Lukes (35'46).

En supériorité numérique (air connu), Gap sauva ce qu'il pouvait l'être en réduisant le score par Lorenc (4-1, 36'56).

Le troisième tiers-temps fut largement à l'avantage des Gapençais qui butèrent inlassablement sur la muraille dressée par les Tourangeaux qui avaient décidé de verrouiller la maison.

Le siège en règle de la cage de l'ASGT, défendue à merveille par l'électrique Hiadlovsky, ne changea ni la physionomie du match ni le score final.
Face à l'expérience, la force et la patience des Diables Noirs, les Apaches gapençais ont laissé trop de plumes.

Julien Coutenceau

 

Les échos du palet

Les Diables noirs avaient choisi leur soir pour s'imposer avec manière puisque le club organisait sa première conférence de presse de la saison à l'issue de la rencontre. Bob Millette a eu tout le loisir de répondre aux questions des supporters et de notre confrère France-Bleu Touraine.

L'entraîneur de l'ASGT s'est félicité, entre autres, de détenir "l'un des tous meilleurs publics de France". Un facteur très important à ses yeux car "Tours est une ville de hockey, aussi bien pour le hockey majeur que mineur".

Il est également revenu brièvement sur son retour en Touraine : "Je suis très heureux d'être là car mon cœur est tourangeau" a-t-il avoué à l'assistance tout en insistant sur "l'imposant travail qu'il reste à faire" pour redonner au club son lustre d'antan.

Par rapport au potentiel de son groupe, Millette apprécie "la belle alchimie qui existe entre les nombreux jeunes et les quelques éléments confirmés dont dispose l'équipe" remarquant au passage que les trois semaines de stage de début de saison à Romorantin "ont solidifié le groupe en créant un lien fort au sein du collectif".

En panne : la surfaceuse de la patinoire a connu un sacré problème après son premier passage à la fin du premier tiers. L'axe en acier qui entraîne le convoyeur a cassé... rendant impossible un second passage. Cela n'a pourtant pas empêché William, le surfaceur habituelm, de faire un passage dans le vide en envoyant seulement de l'eau. Sans cela, le match aurait tout simplement été arrêté et à rejouer à Gap ! Vas-y William, c'est pour la bonne cause...
En attendant la pièce manquante, l'ASGT risque de ne pas s'entraîner lundi et mercredi, handicapant l'équipe pour le déplacement à Megève.

Chambreur : Vladimir Hiadlovsky, le gardien tourangeau, a fini le match assis sur sa cage en attendant que ses partenaires viennent lui taper dans la main ! Les Gapençais ont dû apprécier le geste...

Volleyeur : en bon voisin, le volleyeur tourangeau, Peter Divis, avait profité de la mini-trêve en Pro A pour venir encourager l'ASGT.

Minute de silence : l'ASGT a tenu à rendre hommage à Thierry Enguerrand, le gardien du palais des sports, victime de la folie meurtrière de Tours en début de semaine. Une minute de silence poignante.

 

Les réactions

Victoire de la maturité : souvent en infériorité numérique, les hockeyeurs tourangeaux se sont montrés solidaires dans les moments délicats. On a la sensation que l'ASGT a franchi un nouveau cap avec cette victoire autoritaire face à Gap. Robert Millette louait le sérieux de ses hommes tandis que le capitaine Gleize insistait sur la maturité de ses partenaires.

Bob Millette (entraîneur de Tours) : "L'équipe tourne bien actuellement. Elle a fait preuve d'homogénéité. La première victoire sur notre glace face à Dijon (2-1) lui avait permis de prendre confiance. Devant Gap, mes joueurs ont fait preuve de solidité et de sérieux. Il fallait être respectueux de cette formation car Gap avait réussi deux nuls devant Briançon et Strasbourg. De ce fait, je suis particulièrement satisfait car nous avons été concentré pendant 60 minutes".

François Gleize (capitaine de Tours) : "C'est la victoire de la maturité tourangelle sur la jeunesse gapençaise ! Nous avons fait un match de caractère en appliquant notre système de jeu à la lettre, notamment dans chaque ligne. La discipline s'est mise en place toute seule. Nous sommes restés serein en gérant les périodes d'infériorité. Même si Gap a surtout shooté de loin, "Vlad" a fait un gros match. Et à force de ne pas concrétiser, les Gapençais étaient complètement frustrés !"

 

 

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