L'ange gardien du BHC

 

Article de L'Est Républicain (6 novembre 2001).

Dernier rempart des Séquanes, Stéphane Menard prend une part prépondérante dans les bons résultats du BHC. Découverte.

BESANCON. - Discuter avec Stéphane Menard, c’est voir ressurgir le cliché sur les Québécois : désinvolture à toute épreuve servie par un accent dont on ne se lassera définitivement pas. L’œil malicieux, le sourire toujours au coin des lèvres, le natif d’Aylmer (près de Québec) présente quasiment tous les signes extérieur du charmant garçon. Sur la glace, en revanche, Stéphane se transforme en bad boy, en un véritable cauchemar pour les attaquants adverses. Bref, en muraille aussi imposante que celle de Chine.

Une assurance tous risques pour ses partenaires de BHC. Avant le match de ce week-end face à Saint-Gervais, Stéphane avait encaissé trois petits buts pendant que ses coéquipiers en inscrivaient 14. Un "détail" qui plaçait les hockeyeurs bisontins à la première place du classement sur ces trois dernières journées... avant la venue des Saint-Gervelains.

"Ce match l’a d’ailleurs prouvé : je ne suis pas encore à mon meilleur niveau", assure l’intéressé. "Je suis dans le même cas de figure que l’équipe. On arrive tous ici pour la plupart et on a encore besoin de temps pour trouver nos marques".

Hasard ou pas, c’est depuis que Stéphane a verrouillé l’accès de ses buts que les Séquanes ont repris leur marche en avant, comparable à celle de l’an passé en D2. Un constat que ce "père tranquille" s’empresse de dégager du revers de la main en insistant bien sur le fait que la D2 et la D1 sont deux mondes complètement différents.

La D1 est comparable à l’Elite, dans le mode de jeu et dans la préparation des matches.

Le meilleur à venir

L’Elite, Stéphane l’a connue avec Viry mais aussi avec Gap et un certain Alain Pivron. Mais à y regarder de plus près, le CV de Menard impressionne franchement. A 27 ans, le vainqueur de la coupe de Québec au... football vit de sa passion depuis maintenant huit ans : "Avant de venir en France, j’ai joué deux années en ligue américaine pro, l’antichambre de la NHL. Mais on disputait parfois six matches par semaine et on était payé des clopinettes", se souvient-il. De son côté, Alain Pivron ne manque pas de glisser que si son gardien avait été plus grand de dix centimètres (il mesure 1,75m), il évoluerait sans aucun doute dans un club de NHL... Ceci expliquant cela, le Bisontin d’adoption s’est résolu à traverser l’Atlantique pour poursuivre sa carrière en France. Dans son troisième port d’attache, Menard se sent comme un poisson dans l’eau : "La ville est belle, les gens sont sympas, le groupe aussi".

Contre Saint-Gervais, le gardien du BHC n’a pas été à la fête. Et comme les Bisontins n’ont pu exploiter les erreurs de leur adversaire, les Séquanes ne sont pas encore définitivement sortis de la zone rouge. Mais à écouter la pierre angulaire du système Pivron, cela ne saurait tarder : "Vu le potentiel de l’équipe et ce que l’on commence seulement à concrétiser, je crois que l’on peut finir la phase régulière dans les quatre premiers".

Bertrand Joliot

 

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