Rien ne sert de courir...
Article de La Presse de la Manche (25 novembre 2001).
Auteurs d'une entame catastrophique, les Cherbourgeois, privés de Jimmy Lebiez, ont fait le jeu d'une équipe visiteuse parfaitement orchestrée par son quatuor russe.
La venue d'Amnéville à Cherbourg, simple neuvième du championnat, c'était, en quelque sorte, une occasion offerte à Fred Devaux et aux siens de faire oublier la terrible déculottée du week-end précédent à Brest (22-1). C'était, aussi, l'opportunité de s'offrir une petite bouffée d'air pur au classement, le NC Hop' n'étant pas parvenu, jusqu'alors, à décoller.
Dès l'entame du match, les locaux n'allaient cependant rien faire pour se mettre dans les meilleures dispositions psychologiques. Car ils devaient subir, plus que de coutume à Chantereyne, les assauts de leurs adversaires.
Certes, les dix premières minutes les virent prendre les débats à bras le corps, mais pas au point d'ouvrir la marque. Une déviation de Chan pour Kerhoas (3e), une frappe de Nicolas Thiébot suite à une mauvaise relance visiteuse (5e) auraient sans doute mérité un meilleur sort, mais rien n'y fit. Et le NC Hop se fit proprement crucifier en moins de dix minutes.
A la base de ce renversement de tendance, on trouva l'armada russe d'Amnéville. Les Kouznetsov, Tikhonov et consorts se trouvent les yeux fermés, et ce Cherbourg-là, qui ne cessa pas alors de les regarder jouer, se fit surprendre. Qui plus est alors qu'il se trouvait en supériorité numérique. Et à deux reprises s'il vous plaît ! Un comble (0-2,11e).
A partir de cet instant, touchés au moral, les Cherbourgeois, amorphes et sans réaction, subirent plus encore les assauts des Mosellans. Les contres fusèrent, d'une extrême limpidité, et le NC Hop' se retrouva à la rue complète au terme de la première période. Essipov, Karpov et Tikhonov avaient encore corsé l'addition (0-5).
Cherbourg revit puis replonge
Dès son retour sur la glace, le NC Hop' montrait davantage d'agressivité. Fred Devaux étant revenu dans les buts, il y puisa une source d'espoir. De fait, mieux organisé en défense, il afficha alors un tout autre mental. Ce qui l'autorisa à rivaliser tout au long de cette seconde période avec son adversaire. Car après que ce diable de Karpov ait encore fait parler la poudre, Edmond Chan plaçait un superbe contre (1-6, 27e).
Le Cherbourgeois obtenait même l'opportunité de doubler la mise quelques instants plus tard sur un penalty, qu' hélas il manquait (29e). Reste que, sans avoir complètement changé d'âme, la partie avait une autre allure. Devaux poursuivait son récital dans sa cage, ce qui avait le don de doper sa formation. Celle-ci répondait enfin coup pour coup, et au but de Tikhonov (33e), Richard Zavodny rétorquait aussitôt (2-7, 35e).
L'espace de vingt minutes, Cherbourg avait su élever le niveau de son jeu. Mais il en resta à ce stade. Car si R. Zavodny encore entretenait la flamme dès le début de la troisième période (on jouait depuis 27 secondes), le suspense, ou ce qui en restait, tourna court. Amnéville retrouva, en effet, son second souffle et en moins de 60 secondes sonna le glas des (derniers) espoirs locaux. Y. Hamri puis Karpov se jouèrent, en effet, d'une défense cherbourgeoise redevenue apathique (3-9, 46e). La messe, cette fois, était dite.
Benoît Henry
Fiche technique :
NC Hop Cherbourg - Moselle Amnéville HC 3-10 (0-5, 2-2, 1-3)
Spectateurs : 500 environ. Arbitres : MM Marc et Suray
Buteurs Cherbourg : Chan (27'30"), Zavodny (35'43" et 40'27").
Buteurs Amnéville : Tikhonov (10'00", 16'11", 33'54"), Karpov (11'17", 15'01", 24'41", 46'28"), Essipov (12'36", 53'57"), Y.Hamri (45'40").
Pénalités : Cherbourg 20 mn, Amneville 36 mn.