Grand par le talent

 

Article de La Nouvelle République (7 décembre 2001).

Après un début de saison timide, du fait du renouvellement de l'équipe, Paul Fayault, le buteur tourangeau a trouvé cinq fois le chemin des filets, lors des trois derniers matchs. Portrait.

A première vue, quand on le regarde, comme ça, avec son mètre soixante-et-un, on se dit qu'il n'a pas vraiment le physique de l'emploi. Et pourtant, Paul Fayault, le plus petit buteur du championnat de Division 1, cette saison, compte déjà huit points à son compteur (5 buts, 3 assistances), grâce à deux doublés réalisés face à Clermont et Besançon. Ce qui en fait le deuxième meilleur réalisateur des Diables Noirs, derrière Gilbert Lefrançois (5 + 4 ), son compagnon de ligne.

Contrairement aux apparences, sa petite taille n'a jamais vraiment été un problème pour lui. Si bien que du haut de ses 28 ans, il s'amuse plutôt, aujourd'hui, du fait qu'on le considère toujours comme un attaquant de poche : "J'ai pris de l'expérience vis à vis de ça. C'est vrai que je me suis souvent fait chambrer et que si un gros veut me faire mal, il peut facilement m'exploser. Mais quoiqu'il arrive, je me relèverai. Car, comme je dis toujours, il faut se méfier des lutins."

Sans complexes, sa malice n'est pas sans rappeler celle des demis de mêlée de rugby, sport qu'il apprécie tout particulièrement, toujours à l'affût d'un bon coup derrière son gros paquet d'avants.

Formé à Reims, l'une des meilleures écoles françaises, "Paulo" a commencé le hockey comme gardien de buts. Etonnant, non ? Il avait neuf ans et avait été amené sur la glace par son père, qui, lors de ses repas de chasse, le dimanche, fréquentait le même restaurant que certains joueurs des Flammes Bleues. "Un jour que j'étais avec lui, un des gars nous a dit : "Venez donc faire un tour à l'entraînement". C'est comme cela que je me suis lancé."

Cette expérience a duré quatre ans, jusqu'à ce que ses coaches remarquent qu'il était du genre rapide et le fassent tout de suite passer devant. C'est ainsi qu'après sa deuxième année de senior à Reims, il fut recruté pour deux saisons par Valenciennes (D2), puis Tours (D2), il y a bientôt sept ans.

A l'époque, il ne quittait pas simplement la grisaille pour la verdure, la douceur tourangelle, mais poursuivait un autre but. A savoir, trouver du boulot. "J'étais comme un pro à Valenciennes. J'étais jeune. Je ne vivais que du hockey pour peu que cela soit cher payé. Je voulais travailler à côté et Tours a été le seul club qui m'a permis de trouver un emploi (Ndlr : entreprise de démolition automobile à Chambray). Ma copine m'a suivi, s'est inscrite à la fac et prépare aujourd'hui une thèse de biologie. En dehors du fait qu'elle est obligée de terminer ses études ici, on se plaît vraiment bien en Touraine."

Tellement bien, qu'il y a dix-neuf mois, ils ont donné naissance à une petite fille répondant au joli prénom d'Emma.

Julien Mallet

 

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