Pulscak, la force tranquille...

 

Article de la Nouvelle République du Centre (11 janvier 2002).

Les Diables Noirs, qui ont parfaitement su gérer les vacances, n'ont rien perdu de leur élan. Tant mieux car ils s'apprêtent à vivre un mois de janvier plutôt chargé.

Le défenseur des Diables Noirs, Frantisek Pulscak, est un homme discret mais terriblement efficace, qui ne regrette pas d'avoir choisi la France pour sa première saison à l'étranger.

Assis sur le banc, les épaules encore fumantes et les chaussettes baissées sur les patins, Frantisek Pulscak prend son temps. Patiemment. Au-dessus de sa tête, un bout de papier scotché sur lequel sont inscrits son nom et son numéro sur la glace, le n°20. Un peu plus haut sur le mur, non loin de la télé qui sert aux séances vidéo d'après match, se trouve le plan de Tours. Frantisek est slovaque et, comme la plupart de ses équipiers étrangers, il ne connaît pas encore parfaitement la ville. C'est un poster original bien utile.

La patinoire est presque sa deuxième maison. Sa femme Carole et son fils de 4 ans, Frantisek junior, sont restés au pays. C'est la première fois qu'il joue à l'étranger et, pour ainsi dire, la première fois également qu'il porte les couleurs d'une autre ville que Presov (Slovaque), si l'on excepte son bref passage à Spisska Nova Ves (1996-1997).

"En Slovaquie, tous les enfants font du hockey. C'est comme ça. J'ai commencé à cinq ans et puis je ne me suis jamais arrêté. Mais après tout ce temps, j'avais envie de voir autre chose." Changer d'air.

International junior

Après cinq mois d'exil, la France et la Touraine l'ont séduit. "Cela fait cinq mois que je suis ici et je ne le regrette pas du tout, même si c'est vrai qu'au départ, j'étais un peu réticent. Beaucoup de joueurs étrangers m'avaient dit que le hockey n'était pas bon ici" avoue-t-il franchement. "Mais je me suis vite rendu compte que cela n'était pas vrai du tout. C'est d'un très bon niveau et les joueurs ici sont de vrais bosseurs."

Du coup, il se dit qu'à bientôt 30 ans, il les fêtera le 22 février prochain, il aimerait bien faire venir sa famille et entamer une 'deuxième carrière' ici. Il n'a plus grand-chose à prouver chez lui, avec ses nombreuses sélections nationales sous le maillot de la Tchécoslovaquie (de 15 à 18 ans), puis de la Slovaquie (jusqu'à 20 ans), après la séparation en deux du pays. "Cela ne dépend plus que du coach", sourit-il devant l'œil témoin de Bob Millette.

"Je ne l'ai pas mis assistant pour rien" précise son entraîneur, "Franck est un exemple pour tous, un homme de devoir et de sacrifice." Un véritable professionnel qui déclare modestement ne pas jouer pour lui mais "pour les gens" qui se déplacent en masse tous les samedis soirs à la patinoire.

Julien Mallet

 

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