Les travaux de Bob Millette

 

Article de La Nouvelle République (13 février 2002).

La patinoire étant hors service, l'entraîneur de l'ASGT a dû prévoir un plan de bataille en urgence pour permettre à son équipe de s'entraîner.

Les responsables de la ville de Tours ne lisent pas San Antonio. C'est dommage. Sous la plume de Frédéric Dard, ils auraient appris que "différer une emmerde, c'était la faire croître". On évoque en page locale les problèmes auxquels sont confrontées les différentes activités sur glace après le "décès" de la patinoire.

Intéressons-nous plutôt au sport d'élite représenté par l'équipe première de l'ASGT. La locomotive du club tourangeau avait pris une nouvelle dimension cette saison et avait entraîné derrière elle tous les autres wagons et... 1600 spectateurs à chaque match. Sous la direction de Bob Millette, l'ASGT avait gagné en crédibilité. Seul problème que l'on avait d'ailleurs évoqué avec le coach tourangeau le soir de Tours-Angers : la santé précaire de la glace. Une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du club tourangeau !

Si les responsables de l'ASGT tendaient les épaules, craignant le pire, les responsables de la ville priaient pour que la glace tienne jusqu'à la fin de la saison... Ils n'ont pas été entendus, ce qui n'est pas fait pour nous surprendre car on ne gouverne pas en allant brûler un cierge tous les soirs à l'église pour s'accorder la protection de l'Omnipotent. Aujourd'hui, l'ASGT offre le paradoxe suivant : elle est en difficulté au moment où elle occupe la deuxième place de son championnat.

Bob Millette a l'esprit nord américain. Il a vite dépassé le stade des lamentations pour passer à celui du pragmatisme. Chacun jugera d'ailleurs en son âme et conscience comment cette affaire a été gérée par la ville de Tours, sans avoir besoin de rajouter son grain de sel. Bob Millette s'appesantit uniquement sur le court terme et le sportif. "On joue samedi à Briançon. J'ai essayé de trouver un point de chute là-bas mais c'est les vacances scolaires. J'ai peut-être trouvé une station à côté qui nous prêterait sa glace. On partirait mercredi... Mon problème est le suivant : un joueur de hockey ne peut cesser l'entraînement au-delà de 48 heures sinon, il perd sa vitesse de patinage, ses sensations..."

Si cette opération survie réussissait, Bob Millette partirait avec 14 joueurs dans les Alpes et 7 autres les rejoindraient samedi. L'entraîneur a déjà pris ses dispositions pour la semaine prochaine en retenant des heures de glace à Romorantin. "C'est un mauvais moment à passer. J'espère qu'il ne va pas durer longtemps. Je sais que la ville étudie la possibilité de mettre un tapis glacé comme à Bourgueil ou à Amboise. C'est un système au point et on peut le monter en quatre jours. L'idéal serait de pouvoir accueillir Megève sur notre glace dans une dizaine de jours. La glace n'est pas la même qu'une glace naturelle mais on ferait avec..."

Le plus cocasse est que l'ASGT a été chanceuse dans son malheur. Bob Millette explique pourquoi: "Il y a quelques semaines, la surfaceuse a rendu l'âme le dimanche et là, la glace qui fait pareil un autre dimanche. Si cela avait été la veille, on aurait perdu nos deux matchs sûr..." En football, on dirait sur tapis vert. En hockey, c'est peut-être sur tapis glacé...

Jean-Eric Zabrodsky.

 

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