Megève contre vents et marées

 

Article de L'Est Républicain (8 mars 2002).

La philosophie de Megève de promouvoir la formation et les joueurs français fait figure de paradoxe saisissant dans le championnat de Nationale 1. Cependant, le club haut-savoyard a bien du mal à exister.

Lorsque l'on pénètre dans l'enceinte glacée de Megève, tout laisse à penser que ces lieux sont le berceau d'une des places fortes du hockey hexagonal.

Le maillot vert et blanc frappé du 12 avec le patronyme de Bozon ainsi que les nombreuses bannières rappelant les nombreux titres de champion de France sont là pour rappeler que le club haut-savoyard faisait, voici une dizaine d'années, la pluie et le beau temps du hockey français.

Pourtant depuis, les choses ont bien changé. Les réalités économiques et culturelles des années 90 ont propulsé la formation megévane dans un relatif anonymat. Désormais, les "Boucs" se morfondent dans le championnat de Nationale 1 en tentant d'accrocher chaque année une place dans la phase finale. Le respect de la tradition a encore le droit de cité dans les Alpes si bien que Megève a pris le pari de n'aligner que deux renforts étrangers (Hornak et Sedlak) alors que d'autres ne se privent pas pour prendre une voie radicalement opposée.

Vers une coalition alpine

Ce choix stratégique donne la possibilité aux jeunes talents du cru (quatre juniors dans l'effectif) ainsi qu'à quelques fines lames françaises de s'exprimer.

Mais cette ligne de conduite est aussi dictée par l'aspect économique. Evoluant dans une spacieuse patinoire (3500 places) quasiment vide à chaque prestation, Megève ne peut compter sur des recettes publiques, pas plus d'ailleurs que sur des investisseurs potentiels.

Cependant, cette situation précaire des clubs alpestres est en passe de se résorber. En effet, St Gervais et Megève, distant géographiquement d'une quinzaine de kilomètres, vont allier leurs forces vives dès l'an prochain. Ce regroupement évoqué ces dernières saisons sera rendu effectif en septembre prochain : "Il est évident que nous ne pouvons pas exister avec les clubs de la vallée et leurs cohortes d'étrangers. Donc, la saison prochaine, nous allons former avec St Gervais, une équipe du Mont-Blanc. Les statuts sont déposés et nous nous rencontrons le 22 mars pour finaliser le projet. Notre but est de faire comprendre à la fédération française que l'avenir de notre sport passe par la formation et faire jouer les joueurs français", confie Michel Ambal, le président de Megève.

Distancés de six longueurs à quatre journées du terme de la phase régulière, les hommes de Christophe Ville ne semblent plus en mesure d'accrocher les play-off. Toutefois, le président megévan a encore quelques espoirs : "Nous sommes capables du meilleurs comme du pire. Maintenant, nous n'avons plus droit à un joker si nous voulons finir dans les huit premiers. je suis tout de même confiant car nous avons obtenu nos meilleurs résultats à l'extérieur. C'est pourquoi, je pense que nous avons les moyens de venir inquiéter Epinal".

Il y a fort à parier que les Spinaliens ne l'entendent pas de la même oreille...

 

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