St Denis, au nom du grand-père

 

Article de La Nouvelle République (9 mars 2002).

Arrivé à Tours sur les bons conseils de son oncle Bob Millette, Serge Saint-Denis Jr, 17 ans, soigne son coup de patin avant de retrouver, l'an prochain, la Ligue juniors majeurs du Québec. Un passage obligé quand on veut intégrer la prestigieuse NHL.

Les voyages forment la jeunesse. Après trois saisons passées sous les couleurs des Patriotes de Richelieu, et alors qu'il est drafté dans la Ligue juniors majeurs du Québec (LJMQ), Serge Saint-Denis a préféré traverser l'Atlantique pour s'essayer au championnat français. Quitter ses racines, sa famille. Mettre ses études entre parenthèses pour affronter la vie.

"J'en ai beaucoup parlé avec lui et ses parents cet été" explique son oncle Bob Millette sans qui il n'aurait, sans doute, jamais été question d'une telle expédition. "Et ils ont bien compris que le meilleur, pour lui, était de venir en Europe à son âge afin qu'il s'aguerrisse dans un milieu d'hommes. Vous ne pouvez pas comparer des gars comme Périnet ou Pulscak avec des juniors là-bas".

Le deal, entre les deux parents, est que Serge qui rêve, comme tous les gosses canadiens, de faire partie un jour des vedettes de la NHL, reparte au Canada avec des valises remplies d'expérience sans qu'il devienne pour autant le chouchou de la bande.

"Junior" comme son oncle l'appelle, est d'ailleurs logé à la même enseigne que ses partenaires. Parfois il joue. Plus souvent il fait banquette. "Je ne m'attendais pas à avoir plus de temps de glace en venant ici" explique Serge. "Celui que j'ai me suffit. Je l'apprécie déjà beaucoup".

Et, en aucun cas, le grand Slovaque Marcel Simak, avec qui il partage, au quotidien, un appartement près des Rives du Cher, n'est là pour ranger sa chambre ou laver ses chaussettes. "Il m'a beaucoup surpris par rapport à cela" ajoute Millette. "Je suis plus sévère avec lui que les autres, je ne l'aide pas hors glace et il ne s'est jamais plaint. Y compris quand je l'ai empêché de rentrer pour les fêtes de Noël afin d'éviter qu'une fois replongé dans son cocon familial, il ne nous revienne avec le blues".

Une décision dure à prendre mais qui s'est soldée concrètement sur la glace avec un Serge Saint-Denis décisif lors du premier match de reprise à Epinal (3-2). En inscrivant le troisième but victorieux de son équipe, il a non seulement permis aux Diables Noirs de prendre une sacrée revanche sur l'aller mais aussi d'entamer une belle série de six matchs sans défaite, jusqu'à l'élimination des quarts de finale de la Coupe de France, face à Angers (Elite).

"Serge est un garçon que j'utilise beaucoup sur la route" conclut Millette. "Mon système de jeu y est plus physique et lui n'a pas peur d'attraper des gars. Maintenant que les play-offs sont acquis, je vais lui laisser plus de chances de s'exprimer".
Et d'ajouter : "Mon père, là-haut, doit être content de voir Serge ici avec moi". Lui, ce grand-père décédé, amoureux du palet, qui le premier emmena "Junior" à 3 ans, assister à ses premiers matchs de hockey.

Julien Mallet

 

 

Retour à Orléans

Tours - Clermont samedi à 17 h 30 à Orléans

"Tout ce que j'espère, c'est que, lundi, on soit sur la glace avec les gars" : Jean-Marie Bonneau, président de l'ASGT, qui tient à s'excuser pour ce fâcheux contretemps auprès de ses supporters et partenaires, ne sait plus trop quoi penser. La patinoire n'est toujours pas gelée et lui voit désormais sa trésorerie fondre comme neige au soleil.

Le petit voyage à Grenoble, les entraînements à Romorantin et, maintenant, ce nouveau match à Orléans font que le club a déboursé plus de 15000 euros depuis le 10 février, tandis que du côté des rentrées... c'est le calme plat. Megève, il y a quinze jours, Clermont, ce week-end : déjà deux recettes de perdues.

Heureusement que, dans leur malheur, les Tourangeaux, deuxièmes au classement, gardent le moral pour obtenir de beaux résultats sportifs, dont leurs deux dernières écrasantes victoires sur Megève (8-2) et Dunkerque (10-5). "Les autres équipes savent que l'on a des problèmes et, nous, nous jouons sans pression particulière" explique le capitaine François Gleize. "C'est con à dire mais plus on nous met des bâtons dans les roues, plus on a la rage d'exister. Enfin, il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps".

J. M.

 

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