Fatigue, quand tu nous tiens

 

Article de La Nouvelle République (14 mars 2002).

Les Diables Noirs sont fatigués d'être sur la route depuis un mois. Après un dernier entraînement à Romorantin, lundi, Bob Millette a pris la décision d'arrêter les frais en attendant d'avoir l'autorisation de remonter aujourd'hui sur la glace, à Tours. "Cela n'a plus d'allure. Mes gars sont fatigués. Je suis fatigué. On n'en peut plus de prendre le bus. On arrête tout et on fait de la gym en attendant que la glace revienne à Tours."

Le dernier entraînement à Romorantin, lundi, était celui de trop. Les joueurs, rassurés d'avoir vu la glace monter dans la patinoire, mais vexés de ne pas pouvoir encore patiner dessus, ont en effet, exprimé leur ras-le-bol en se montrant très énervés lors de cette dernière séance. Et Bob Millette a pris la décision d'arrêter les frais en envoyant tout le monde en salle de gym, dans l'attente d'avoir l'autorisation de "s'entraîner enfin chez nous".

Déjà samedi, à Orléans, où l'ASGT "recevait" Clermont, on pouvait reconnaître les signes avant-coureurs de cette lassitude. Les Tourangeaux, à qui l'on avait longtemps promis qu'ils joueraient à domicile, n'étaient "pas dedans" et se sont fait prendre de vitesse dès le début de la partie (2-0 en moins de trois minutes).

Bonne rentrée de Waddleton

"Cela a faussé tous nos plans. Nous nous sommes retrouvés obligés de jouer et de courir après le score" reconnaît Bob Millette, avant d'ajouter que son jeune gardien, Vladimir Hiadlovsky, est passé complètement à côté de sa soirée. "Je ne peux pas lui en vouloir, c'est la première fois qu'il nous fait défaut comme cela. Si le match s'était déroulé à Tours, devant 1500 personnes, il en aurait été très certainement autrement. C'est un garçon qui a besoin du public. Et là, cela fait trop longtemps qu'il ne l'a plus avec lui".

D'un autre côté, la rentrée de David Waddleton, qui n'avait joué qu'une seule fois depuis le début de la saison (lors de la 2e journée à Saint-Gervais, 2-2), a été plus que rassurante. Mais le coach canadien ne l'a pas laissé dans les cages jusqu'au gong final. Le quotidien d'un deuxième gardien n'est décidément pas facile. "Il a fait du bon boulot, mais je ne voulais pas le laisser dans la m..., bien au contraire. C'est pourquoi j'ai renvoyé Vladimir sur la glace pour qu'il assume ses responsabilités".

C'est ainsi que les "Noirs" qui, grâce au très en verve Gilbert Lefrançois (4 buts et 1 assistance), menaient 7-6 à l'issue du deuxième tiers, se sont finalement inclinés 8-7. Et, du coup, ont rétrogradé de la deuxième à la quatrième place au classement. "L'important n'est pas de terminer deux, trois ou quatre" assure Millette, tout en reconnaissant, en même temps, à demi-mot, que si le championnat s'arrêtait là, cette position lui assurerait de ne pas rencontrer Villard-de-Lans ou Besançon avant la finale des play-off. "Mais de n'avoir aucun blessé et revenir enfin chez nous". Pour en finir avec plus d'un mois et demi d'exil en tenant compte des deux prochains matchs que l'ASGT s'apprête à disputer à Besançon et Strasbourg.

Julien Mallet

 

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