Angers endosse son costume

 

Article de Ouest France (18 mars 2002).

Les Angevins, distancés depuis longtemps dans la course au titre, ont encore un rôle d'arbitre à jouer. Grenoble l'a appris à ses dépens.

"Ils auraient même pu tuer le match à mesure qu'on baissait notre garde". Les propos de Patrick Rolland, le gardien international de Grenoble, stigmatisent bien la physionomie d'un match où les Ducs sont passés proches de la correctionnelle avant de renaître au deuxième tiers-temps. Car lors des vingt premières minutes, Christophe Burnet, s'il encaissa deux buts, eut le grand mérite de laisser les siens dans la rencontre. Dépassés par la vitesse d'exécution grenobloise, les Angevins ne sortaient que rarement la tête de l'eau, et auraient pu se noyer sans la maladresse iséroise et leur volonté à ne pas couler.

Le navire des Ducs avait une voie d'eau, mais une pause suffit à colmater les brèches qui s'ouvraient. Les mots de Derek Haas, la stabilité retrouvée autour de Benoît Pourtanel, et voilà comment une équipe décomplexée repartait à l'assaut. Difficile de comprendre si Angers avait encore les jambes dans le car au départ car le brusque changement de comportement entre les deux tiers sauta aux yeux. Sans doute qu'avec plus de certitude d'entrée, Angers s'en serait reparti avec un succès. "Mais, entre deux équipes qui ont livré un jeu assez médiocre, fallait-il un vainqueur ?" s'interrogeait un Grenoblois. Sans doute pas, tant il est vrai que la réception du 5e par le 3e de l'élite n'atteint jamais les sommets, et les rares moments de tension (dont un échange Couturier-Bonnard) ressemblaient plus à un salut aux caméras de Pathé Sport qu'à une réelle montée en pression des événements.

"C'était du hourra-hockey, poursuivait Patrick Rolland. Et dans ce contexte, c'est l'équipe la plus réaliste qui s'impose". Or, mis à part Podlaha dans un premier temps, et Rousselin dans un deuxième, jamais Grenoble et Angers n'ont su tirer profit de leurs occasions franches ou de leurs supériorités numériques.

On jouait samedi soir en Isère un match de fin de saison. Et la fatigue, due à ces trois interminables phases aller-retour, a certainement pesé lourd.

 

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