Les Drakkars sur le remonte-pente

 

Article de Ouest France (30 mars 2002).

Phase finale N3 d'accession à Grenoble (jusqu'à lundi)

À partir d'aujourd'hui et jusqu'à lundi, les Drakkars de Caen jouent la montée en N2. À Grenoble les hommes de Garnier tâcheront de transformer avec succès l'essai du HCC nouveau. Un club remonté en quatrième vitesse et qui n'a pas perdu de temps.

HCC. Hockey Club de Caen aujourd'hui, Hockey Caen Calvados hier. En élite la saison dernière, en passe de s'extraire de la nationale 3, lors de ce week-end de Pâques, pour l'événement le plus important depuis la renaissance du club au mois de septembre dernier. "Ce n'est pas tant un nouveau club, c'est une nouvelle entité, témoigne Bruno Marie, le président. Le hockey à Caen existe depuis 34 ans et de notre côté, nous ne voulions pas que notre sport favori disparaisse, nous avons juste continué le travail des gens qui ont œuvré depuis des années."

Oublié le retard quant au dépôt de bilan, "et la scission en deux équipes qui a retardé un projet qui aurait pu être mené par d'autres personnes. Il est dommage qu'il y ait eu ce conflit avec la perte de personnes qui auraient pu nous apporter." L'important était surtout de relancer le palet et les nouveaux responsables caennais n'ont pas chômé. Travaillant en amont de l'inéluctable, les Drakkars se sont multipliés sur les braises à peine refroidies de feu l'équipe des Léopards. "À la base nous sommes des amis, joueurs, parents de joueurs qui se connaissent depuis longtemps, reprend Bruno Marie. Il y avait la philosophie commune d'une association sportive, il n'y avait pas de question à se poser." Au mois de septembre alors que le HCC nouveau émerge de la glace et que la reprise du championnat est prévue le 13 octobre, les nouveaux bénévoles foncent, tous dans la même direction. "On commet des erreurs, on peut s'améliorer mais il existait déjà ce dynamisme." Le plus fort aura été de monter une équipe très compétitive en si peu de temps, mais pour cela les dirigeants avaient précédé l'appel.

Le malade se refait une santé

"On connaissait tous la situation du club depuis une dizaine de mois et nous avions un projet au cas où le HCC serait liquidé." Joueurs du cru mais aussi glorieux anciens, tout le monde est rappelé au chevet du malade, qui grâce à eux s'est refait une belle santé. "En fait les joueurs de la première ont le même état d'esprit que l'équipe dirigeante. On ne se pose pas de questions, la mentalité est bonne et surtout on veut tous construire quelque chose de solide en s'appuyant sur les jeunes." La montée est donc primordiale pour motiver et former les futurs cadres de l'équipe, même si la montée en élite à long terme n'est pas la finalité de Bruno Marie.

"Moi mon truc c'est l'associatif. Si on monte en D2, il y aura du professionnalisme mais en toute petite quantité." Pour la suite, si les résultats emmènent le HCC vers de nouveaux sommets, le président des Drakkars ne suivra pas forcement. "S'il y a par la suite des gens avec des projets et des envies, très bien. Mais moi je ne crois pas au hockey professionnel en France. Ce sport ne génère pas assez de recettes ni d'images." L'objectif n'est pas de briller en élite mais "de solidifier la jeunesse". Avec la participation en ce moment de Maxime Caillard aux Mondiaux 18 ans à Briançon, l'exemple à suivre est tout indiqué. "Ce qu'on veut, c'est avoir dix Maxime, se concentrer sur la formation et la qualité de nos encadrants. Notre boulot ne donnera pas des résultats dans deux, trois ans. Mais dans quatre ans, je pense que l'on aura une belle équipe de jeunes."

Garnier : " On n'a rien laissé au hasard "

Hormis l'absence de Sylvain Grendka, c'est au complet que les Drakkars se présenteront en Isère. "Si Pierre Alexandre peut venir, nous serons 21, indique Rodolphe Garnier. Tout le monde a fait des efforts depuis le début de saison et pour eux c'est une récompense. Il faudra prendre les matches un pas un. Nous avons une bonne équipe, nous nous sommes bien préparés et rien n'a été laissé au hasard." Avant le triptyque, ACBB, Montpellier, Grenoble, l'entraîneur-joueur du HCC évoque chacun des adversaires : "L'ACBB nous a battus, mais au retour nous avions été sérieux. Je pense que l'on peut les battre. Nos deux autres rivaux, on ne les connaît pas trop. Grenoble est une équipe jeune qui patine bien et qui joue dans l'esprit. Montpellier en revanche peut être agressif dans le mauvais sens du terme. J'espère donc que l'arbitrage sera à la hauteur. Mais l'important sera de s'imposer. La montée est impérative."

Le programme des Drakkars : aujourd'hui, HCC-ACBB à 16 h. Dimanche : HCC-Montpellier à 16 h. Lundi : HCC-Grenoble à 17 h. Les deux premiers de ces play-offs accèdent en N2, le lauréat étant sacré champion de France de N3.

 

Retour aux articles de mars 2002