Tout a une fin

 

Article de l'Est Républicain (14 avril 2002).

Voyage au bout du suspense entre Epinal et Besançon. Retournements de situations, mort subite, pleurs et rires, tout y était. Récit.

Voilà, c'est fini. Les Dauphins, surfant sur la vague du succès, vont gagner le grand large et les demi-finales, tandis que les Séquanes vont rejoindre leurs pénates.

Personne ne s'était mis en tête, et l'entraîneur bisontin Alain Pivron le premier, qu'éliminer Epinal ne constituerait qu'une simple formalité. Oubliées la coupe de France, les rencontres presque "amicales" du championnat régulier, les Vosgiens proposaient une toute autre consistance et une toute autre volonté que lors des affrontements précédents.

C'était le genre de menu pas trop digeste dont les Bisontins avaient bien du mal à s'accommoder. Au point que la mayonnaise qui n'avait pas voulu prendre dans le premier tiers-temps tournait même à l'aigre dans le deuxième. Le premier à mettre les pieds dans le plat se nommait Mysicka, l'attaquant visiteur profitant sur le coup d'un bon service de Regenda (27e).

L'occasion pour les deux cents supporters des Dauphins de faire du bruit comme mille. Réduit au murmure, le public des Séquanes tombait même dans un pesant silence quand Haapasaari doublait la mise à cinq minutes de la fin du second tiers. Bon, on le sait, le BHC avait connu pire dans la première manche, mais la définition du miracle est de ne pas se reproduire tous les jours.

Réaction bisontine

Encore que les Bisontins semblaient en avoir gardé sous le patin. Ou alors Alain Pivron avait-il trouvé les mots qui font "tilt" pendant le repos ? Toujours est-il qu'en un peu plus de cinq minutes Epinal allait tomber de haut. Trente secondes après l'entame du dernier tiers Kohvakka remettait tout en question en prenant en défaut la vigilance de Labat. Les Dauphins n'avaient pas le temps de revenir prendre l'air à la surface que déjà Rautalin avait trouvé le moyen d'égaliser (42e).

La folle sarabande ne s'arrêtait pas là. Mickelsson à son tour battait en brèche une défense spinalienne qui ne donnait plus les mêmes gages de sécurité qu'auparavant. Du rarement vu bien sûr, mais en tous cas du drôlement passionnant. D'autant plus qu'Epinal n'avait en rien renoncé à ses aspirations premières : faire mentir la loi des séries. Et Trebaticky s'y employait si bien qu'il remettait tous les compteurs à zéro à une poignée de minutes du coup de sifflet final.

Toute la saison des deux clubs se jouait donc à la prolongation et à la mort subite. Le breuvage convenait mieux aux joueurs de Marciano qui faisaient boire la tasse aux Bisontins. La potion empoisonnée était servie par Mysicka, celui-là même qui avait offert l'apéritif en début de match. Symbolique.

 

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