Les Ducs dans la cour des grands

 

Article du Bien Public de Dijon (15 avril 2002).

Les hockeyeurs dijonnais peuvent arborer un large sourire, ils viennent de qualifier le CPHD pour les demi-finales du championnat de France de division 1, un authentique exploit puisqu'il s'agit là d'une première dans l'histoire du club. Toutefois, ce précieux sésame ne fut pas simple à obtenir face à des Nantais présentant un visage fort séduisant, entremêlé d'une étonnante force collective et d'une énorme volonté de vaincre, les Ducs ont dû sortir le grand jeu. Ainsi, le nombreux public présent a assisté à un spectacle formidable, notamment lors du premier tiers ou les Bourguignons ont mené (4-2), prenant à la gorge d'entrée de jeu des Corsaires médusés (3-0, au bout de cinq minutes de jeu). Un parfum de coupe de France régnait sur la patinoire dijonnaise.

François Dusseau, le coach nantais, le sait mieux que quiconque, c'est à ce moment-là que ses joueurs ont laissé échapper leur qualification : "Il est clair que nous faisons une mauvaise entame, on a été bousculé, dépassé, en un mot pas dedans, d'autant plus que Charrette, une de nos armes offensives, se blesse au bout de deux minutes. Cependant, on n'a pas à rougir de notre défaite. Ce sont deux équipes qui se tiennent, ça s'est joué à pas grand-chose. Dommage également que dans le second tiers nous n'ayons pas concrétisé nos occasions. On a travaillé fort, voilà le résultat, mes gars ont donné leur maximum, je n'ai rien à leur reprocher, ça se joue sur deux, trois arrêts de Neckar. On a joué pendant une heure, c'était du beau hockey".

Objectif atteint

Julien Tiphaigne, le capitaine dijonnais, ne cachait pas son émotion au soir de la victoire de son équipe tout en restant lucide sur la physionomie de cette rencontre : "Comme à Clermont, à Nantes, on prend les devants et on ne sait pas conserver notre avance. Je ne sais pas trop d'où cela vient, on essaie de gérer notre avantage, mais on n'arrive pas à bétonner défensivement. En revanche, le point positif, c'est que quand l'adversaire revient, au lieu de couler, on repart de plus belle pour finalement s'en sortir. A 4-4, personne ne s'est affolé, on a trouvé les ressources nécessaires pour s'extirper de cette situation difficile. En terminant deuxième de la phase régulière, on avait la pression car il fallait être en conformité avec ce statut. Là, on a assuré le minimum syndical. Maintenant on peut jouer libéré".

Pour sa part, Daniel Maric, l'entraîneur dijonnais, ne boudait pas son plaisir, pour une fois, il s'avérait satisfait : "C'est vraiment bien, les joueurs sont restés concentrés jusqu'au bout même si on aurait dû faire la différence plus tôt. Les Nantais auraient pu également s'imposer car quand ils ont égalisé à 4-4, ils avaient les clés en main. Mais, comme nous, ils ont vendangé. Maintenant, ce sont les joueurs qui vont décider jusqu'ou ils veulent aller". En effet, ce magnifique succès ne doit pas être un aboutissement mais plus tôt le début d'une formidable aventure pour ce groupe qui a les moyens de faire quelque chose d'encore plus grand.

Jérôme Roblot

 

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