Des circonstances atténuantes

 

Article de l'Est Républicain (15 avril 2002).

Au terme d'un match de folie, le BHC a dû baisser pavillon face aux Dauphins d'Epinal. Sur le plan sportif, rien à dire. Du côté extra-sportif, on s'interroge.

L'entraîneur du BHC, Alain Pivron, a longtemps insisté à la sortie des vestiaires pour reconnaître la valeur, indéniable, de la formation spinalienne qui venait de sortir les Bisontins de la course au titre : "La première chose que je tiens à dire, c'est qu'Epinal a très bien négocié ce quart de finale, et que je souhaite bonne chance à Marciano et à ses joueurs pour la suite de la compétition".

Non, ce n'est pas de ce côté-là qu'il fallait chercher l'incongruité qui visiblement restait en travers de la gorge du coach local : "Au risque de me mettre à dos la fédération, il faut bien admettre que le déroulement de la prolongation a de quoi laisser pantois le dirigeant le plus aguerri".

Et comment ! Apprendre au bout de deux minutes du déroulement de la prolongation qu'en cas d'égalité il faudrait en disputer une deuxième, que la mort subite était de règle dans ce cas de figure, que les arbitres n'étaient pas au courant, pas plus que les dirigeants du BHC ni le délégué de la fédération, que seul le président du club d'Epinal avait été destinataire d'une missive émanant des plus hautes instances expliquant l'application du règlement... Ce fut un pur délire.

La défense en accusation

Encore une fois Alain Pivron ne cherchait pas à se retrancher derrière de faux-semblants : "Ce match, nous l'avons perdu sur la glace. J'irai même plus loin, nous ne l'avons pas perdu à la mort subite, après tout c'est la loi du sport, mais quand nous avons concédé l'égalisation à 3-3 alors que nous étions en supériorité numérique".

C'était la goutte qui faisait déborder le vase. Au fond, les événements contraires à la destinée du BHC s'étaient par trop accumulés pour qu'il n'en subsiste pas de séquelles. La suspension de Pohanka (pénalisé à Epinal alors qu'il n'était pas le joueur fautif), le départ précipité de Moss (de retour aux Amériques), "parti comme un voleur" selon Alain Pivron, avaient largement pénalisé l'équipe locale. On n'oubliera pas non plus de louer les mérites de la formation de Raphaël Marciano qui a su contrarier les plans bisontins avec un talent certain.

Alain Pivron, on l'a dit, était le premier à en convenir : "On a trop affirmé que nous avions une bonne défense. Je n'en suis pas persuadé. Les performances de Ménard dans les buts ont pu faire oublier quelquefois que les lignes arrières n'étaient pas à la hauteur des lignes offensives. A l'image du match contre Epinal où notre gardien a fait une grande prestation. C'est de ce côté-là qu'il faudra chercher à se corriger en vue de la saison prochaine".

La saison prochaine, il en est déjà question. Ne se murmure-t-il pas dans les coulisses de La Fayette que le BHC aurait encore une chance de monter en Elite ? Mais là... Place aux hommes de dossier.

 

Retour aux articles d'avril 2002