ASGT : prendre le train en marche

 

Article de la Nouvelle République (16 mai 2002).

Alors que l'on parle beaucoup actuellement, d'une fusion entre les championnats élite et D1, Bob Millette revient sur la saison écoulée et évoque l'avenir de l'ASGT.

Que font les hockeyeurs tourangeaux depuis leur troisième place du championnat obtenue aux dépens d'Epinal, il y a quinze jours ? Ils attendent.

Ils attendent d'être fixés sur leur avenir et de savoir si le club, dont l'équipe dirigeante pourrait bien changer au lendemain de l'assemblée générale du 11 juin, dira oui aux avances que lui fait actuellement la fédération de hockey avec son projet d'élite à douze ou seize clubs.

Bob Millette, l'entraîneur tourangeau, fraîchement revenu des championnats du monde de hockey qui viennent de se dérouler en Suède, s'impatiente, lui, car il n'est toujours pas fixé sur son sort. Impressions.

N.R. : Quel bilan tirez-vous de la saison écoulée ?

B.M. : Ce que l'on a fait cette année vaut beaucoup mieux que n'importe quelle médaille. On finit troisième, c'est superbe. Mais le plus important pour moi est d'avoir réussi à construire une équipe en si peu de temps et avec si peu de moyens (NDLR : 76200 euros de budget). C'est pour cela que je garderai toujours comme souvenir de notre saison notre stage de préparation à Romorantin où personne ne se connaissait, personne n'y croyait. Cela a été une vraie aventure.

N.R. : Une aventure qui a bien failli mal tourner lorsque la patinoire est tombée en panne, non ?

B.M. : cela a été un vrai coup dur. On était en pleine gloire, on venait de faire un beau parcours en Coupe de France. On faisait beaucoup parler de nous et puis, tout d'un coup, plus de patinoire. On était comme des gamins frustrés, privés de jouet. Et le pire, dans tout cela, est que l'on nous promettait la glace à telle date et qu'au final, on l'a eue trois semaines en retard. Il a fallu être fort mentalement.

N.R. : Aucun regret, donc ?

B.M. : Aucun. On ne pouvait pas faire mieux avec le budget qu'on avait. On était peut-être un peu juste niveau effectif mais nous avons eu de la chance avec les blessures et chanceux d'avoir ces joueurs-là. C'est sûr, aujourd'hui, avec cette troisième place, c'est facile de dire que des garçons comme Picha, Supuka, Vandecandelaere, Hiadlovsky, Goldman ou Lefrançois ont du talent. Mais souvenez-vous qu'au début, ils ne faisaient pas l'unanimité.

N.R. : Justement. Quel est votre avenir et celui de l'équipe ?

B.M. : Je dois rencontrer les dirigeants très prochainement. J'attends d'être d'abord fixé sur mon sort, de connaître les ambitions du club avant de rappeler les joueurs un par un. Il ne va quand même pas falloir tarder. Ils sont très sollicités et moi, je n'attendrai pas le 11 juin pour me décider.

N.R. : La fédération réfléchit actuellement à une élite à douze, voire seize équipes. L'ASGTours peut-elle en faire partie ?

B.M. : La décision ne m'appartient pas mais il est clair que si l'élite a l'intention de fusionner avec une partie des équipes de première division, il faut prendre le train en marche immédiatement. On est quand même la dixième équipe française, on n'a pas le droit de rester à quai. Et que l'on ne vienne pas me dire que c'est un problème de budget, ni de patinoire.

N.R.: C'est-à-dire ?

B.M. : Le projet actuel prévoit une masse salariale maximum de 427000 euros. Cela ne veut pas dire qu'il les faut absolument. Personnellement, je me contenterais déjà bien de ce que certains clubs de D1 possédaient cette année. Et pour ce qui est de la patinoire, Tours n'est pas la seule équipe, en France, qui joue sur un tapis glacier.

Il faut profiter de la saison qui vient comme une année de transition, jouer le milieu de tableau et se maintenir à ce niveau en attendant que la patinoire soit refaite pour 2003-2004. Si on rate ce train-là, je crois que l'on pourra attendre un long moment avant de pouvoir y rembarquer.

N.R. : Et pour ce qui est de la formation des jeunes ?

B.M. : Il ne faut pas rêver. Si Tours joue en élite l'an prochain, on ne pourra pas recruter les meilleurs joueurs français. Il faudra compter sur les jeunes, comme je l'ai déjà fait cette année avec des étrangers, et mettre par la suite une structure en place capable de les accueillir et les former.

Il y a actuellement, dans le club, sept joueurs à surveiller parmi les minimes et les cadets. Je suis prêt à les prendre sous mon aile et faire ce que je n'ai pas pu faire jusqu'ici. Avec les gens qui seront en place, bien sûr.

Propos recueillis par Julien Mallet

 

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