Mulhouse se structure

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (20 juin 2002).

Pierre par pierre, le HC Mulhouse devient un club, avec son staff technique... et son Centre de formation. Ce dernier ouvrira ses portes en septembre.

S'il aime entraîner, Christer Eriksson adore aussi structurer. Partout où il est passé, l'homme a toujours essayé de construire, d'amener une pierre essentielle à la vie du club. A Reims et Rouen, il travaillait au Centre de formation. Dans toutes les catégories d'âge, Reims amène des joueurs en équipe de France. De son côté, Rouen est réputé pour sortir des éléments de valeur.

"Un peu artificiel"

Aujourd'hui, c'est à Mulhouse que Christer Eriksson veut ouvrir un Centre de formation. Un formidable pari pour un club qui ne s'est lancé dans l'élite que la saison dernière. "Notre objectif, explique le coach suédois, est de nous rapprocher de gros comme Rouen, Grenoble ou Amiens à tous les niveaux. A Mulhouse, le hockey est un peu artificiel. Il s'est fait sur des joueurs venus d'ailleurs. "J'aimerais qu'un jour, un Alsacien joue en Élite. Ou déjà qu'il s'en approche. Pour cela, il nous fallait un Centre." Il sera géré par le HC Mulhouse, ses entraînements seront supervisés par Christer Eriksson. Lequel sera secondé par un joueur-entraîneur à choisir parmi une pile de candidats. A terme, un entraîneur sera embauché à temps complet. " Tout dépend de l'investissement de la Ville..."

"Développement personnel"

En septembre, ce Centre ouvrira ses portes aux jeunes âgés de 14 à 19 ans. Quatre créneaux d'entraînement ont été dégagés, deux jours dans la semaine, matin et soir. Des accords ont été trouvés avec le lycée Albert-Schweitzer, à Mulhouse. Certains adolescents pourront être hébergés dans son internat. Tous bénéficieront d'horaires aménagées, comme pour le volley, la natation et le foot. Les candidats doivent être licenciés dans un club. Ils pourront l'être à Mulhouse, Colmar ou autre. Un petit Strasbourgeois a d'ailleurs fait sa demande. "Nous ne cherchons pas à concurrencer les clubs, lance Christer Eriksson. Nous proposerons aux jeunes un complément aux entraînements qu'ils peuvent avoir par ailleurs. Les séances seront basées sur le développement personnel."

"Démarrer"

Tactique, physique et technique seront approfondies, passes, tirs et patinage seront peaufinés. "Dans le hockey, ajoute Christer Eriksson, il faut beaucoup travailler. Le Centre permettra à ces jeunes de compter jusqu'à cinq entraînements par semaine. Il n'y a pas de secret, si tu cours 8 km tous les jours et moi une seule fois par mois, tu iras toujours plus vite que moi..." La capacité d'accueil du Centre peut aller d'une dizaine de joueurs à trente. "La première année servira à démarrer, prévient Eriksson. Nous devons prouver à tout le monde nos compétences. Il n'est jamais facile de lancer un concept. Il y a toujours des choses à définir. Et puis, nous n'avons encore jamais travaillé avec des établissements scolaires. On risque de commettre des erreurs."

"Retard"

L'entraîneur se dit ouvert à tout. Si des accords sont trouvés, les candidats au Centre pourront être scolarisés ailleurs qu'au "Schweitzer". De même, certains pourront rejoindre leurs camarades en cours de saison. "Nous travaillons sur le long terme. Nous préférons ne pas aller trop vite. Les choses vont venir naturellement. Nous avons tellement de retard sur d'autres clubs." Christer Eriksson espère le combler d'ici trois à quatre ans. "C'est l'objectif, lance-t-il. Dans le hockey alsacien, il n'y a pas vraiment un problème de joueurs, ni de patinoires, surtout d'infrastructures. Quand on aura mis notre Centre en place, les résultats vont venir assez vite. Gagner un championnat, c'est quoi ? Une cerise. Avoir des structures performantes, ça c'est le gâteau !"

Renseignements au 03 89 59 48 35, de 10 h à 12 h et 14 h à 17 h.

Serge Bastide

 

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