Le super 16 déjà en super danger...

 

Article du Courrier Picard (29 juin 2002).

La fédération française des sports de glace (FFSG) vient d'annoncer que seulement deux clubs (Villard et Brest) sur 16 prévus répondent aux exigences de la Commission nationale d'aide, de contrôle et de gestion, Amiens étant convalescent.

Après le dépôt de bilan de Reims, le tenant du titre, le championnat de France, regroupant en principe 16 équipes, continue d'avoir des difficultés à se mettre en place pour la saison prochaine, suite à la réunion de la Commission nationale de gestion. "Huit clubs sont en observation et devront fournir des documents complémentaires avant le 5 juillet", annonce le communiqué de la FFSG, tandis que six autres clubs sont dans une situation plus préoccupante, dont deux (Anglet et Grenoble) feront l'objet d'un contrôle au siège du club avant le 15 juillet, date butoir au-delà de laquelle il se peut que la formule à 16 clubs soit revue.

Ce document intervient une semaine après l'annonce du dépôt de bilan du champion en titre, Reims, coulé par un trou de 1,2m d'euros. "Je suis un peu inquiet puisque nous sommes déjà fin juin. On constate cette situation", a déclaré Didier Gailhaguet, le président de la FFSG. "Mieux vaut être prévenu en amont", à ajouté M. Gailhaguet. "Il faut qu'il y ait une prise de conscience des clubs et arrêter de jouer avec le feu. Mon vœu est d'avoir un championnat crédible et pérenne sur plusieurs années. On est amenés à prendre des décisions sur la base de réalités sportives et économiques. Or aujourd'hui, les réalités économiques gèrent les réalités sportives", à poursuivi le président de la FFSG où l'on considère que le cas d'Amiens nécessite juste un "complément d'information et qu'il n'y a pas péril en la demeure".

Des propos confirmés par Patrick Letellier, président des Gothiques : "je me dis que cela va être dur d'avoir un championnat à 16 équipes mais il ne fallait pas non plus croire que cela allait se faire du jour au lendemain. De notre côté, financièrement, il n'y a pas trop de problème car on a de la trésorerie. On a déjà remboursé 106707,32 euros de notre dette lors des deux dernières années. On aura un résultat d'exploitation positif cette année comme l'année dernière mais on ne fanfaronne pas car d'un point de vue comptable, on doit dégager du bénéfice pour rembourser 53353,66 euros par an. Sur l'année prochaine, on table sur un prévisionnel qui va nous sortir 30487,81 euros de résultat et on n'aura que 12195,12€ de dettes à rembourser. On va donc se refaire un peu sachant que nous étions sur un remboursement de 457317,07 euros sur dix ans."

"Lors des deux premières années, on a régularisé notre situation vis à vis des Assedic qui avaient avancé l'argent pour payer les joueurs suite au dépôt de bilan. Là on commence à rembourser nos fournisseurs et ils seront payés. On tient nos engagements difficilement mais on les tient et le plus important c'est de ne plus creuser le trou mais je ne fanfaronne pas."

"La saison prochaine, on sera dans la masse salariale prévue : 426829,27 euros chargés bruts tout compris en ajoutant 38719,51 euros pour les juniors. En gros, cela représente environ 457317,07 euros tout compris sachant que les contrats avec nos différents partenaires sont reconduits à 90% et que nos abonnements redémarrent doucement même si la situation actuelle ne nous aide pas."

Une situation à l'image du hockey sur glace français : toujours aussi floue.

 

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