La disparition du Nantes AHG scellée

 

Article de Ouest France (9 juillet 2002).

On l'a appris hier à l'occasion d'une conférence de presse donnée conjointement par Marie-Françoise Clergeau, adjointe aux sports de la Ville de Nantes, et Régine Tessier, présidente du NAHG. Exit le hockey-sur-glace dans la Cité des Ducs avec la disparition du club susnommé. Explications.

Finalement, le deuxième audit commandité en externe par la municipalité de Nantes aura conforté les conclusions du premier : aucun plan de redressement ne peut être envisagé pour le futur du Nantes Atlantique Hockey Glace. Ce qui signifie tout simplement que le club nantais (280 licenciés) n'existe plus, à compter d'aujourd'hui mardi 9 juillet, sections de jeunes incluses puisque les deux entités (seniors et mineurs) n'étaient pas juridiquement séparées. Et ce, dès que Régine Tessier aura signifié le dépôt de bilan auprès du tribunal compétent.

Un administrateur de biens sera alors chargé de s'occuper de régler les problèmes financiers essentiellement auprès des fournisseurs et autres créanciers. Le déficit de 167 600 € (1,1 MF) soit un peu moins que le budget annuel, jugé insurmontable par tous les acteurs présents, s'est avéré trop important pour que l'équipe puisse repartir la saison prochaine, à quelque niveau que ce soit.

"Ce n'est en effet pas viable, au vu de la présente situation et aussi en tenant compte des futurs impondérables notamment un nouveau championnat à seize clubs, a résumé l'adjointe aux sports de la Ville de Nantes, Marie-Françoise Clergeau. Nous avons même réduit le déficit de 30 500 € (200 000 F) tout récemment, en fait les charges et les salaires encore dus aux joueurs. Après étude au point par point des documents en notre possession (il manquait encore quelques éléments comptables : NDLR), avec également l'accord du Conseil Général, il a été décidé que ce n'était pas à la Ville d'assumer les conséquences d'une mauvaise gestion, antérieure, il faut le rappeler, à l'arrivée de Régine Tessier."

Né en 1984 disparu en 2002

C'est donc la mort dans l'âme que cette dernière, accompagnée de Jean-Pierre Dionnet, secrétaire du NAHG, a fait part de ses impressions. "1984-2002, naissance et mort du NAHG. Je suis sous le choc, car j'y croyais encore. Nous sommes le premier club pour le sponsoring privé (environ 91 500 € soit 600 000 F). On a tout fait pour poursuivre notre route. Je suis déçue pour les joueurs qui ont attendu au maximum le résultat de l'audit et pour tous les licenciés qui n'auront rien à la rentrée. Cette année aura été particulièrement difficile à vivre, il va sans dire que je ne réitérerai aucun mandat à l'avenir."

Exit donc le hockey sur glace à Nantes, malheureusement la saison où le club, par la voix de sa présidente, avait enfin pris conscience des difficultés financières occasionnées, entre autres par l'affaire Zoubkov (pas seulement), mais surtout par une gestion sans équivalence avec la stature d'un club évoluant dans l'antichambre de l'élite. Le plus gros sponsor du NAHG (la Ville de Nantes avec 85 400 € (soit 560 000 F) a donc naturellement décidé d'arrêter les frais, après des années de navigation à vue. Il aurait fallu 274 000 € (1, 8 MF) pour repartir frais et dispos.

Dommage d'en arriver là, bien que le hockey sur glace soit le spécialiste numéro un de la question en France (la champion hexagonal, Reims, vient également de déposer son bilan). Le titre de vice-champion de France 1997-1998 et les six dernières saisons consécutives en N1 sont désormais bien enterrés. Le Petit-Port ne vibrera plus le samedi soir sur les coups de 18 h, fin de l'aventure.

Olivier Charrier

 

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