Deux recrues de poids

 

Article du Bien Public de Dijon (10 septembre 2002).

En dépit d'une montée en élite et d'une augmentation de budget, les dirigeants dijonnais ne pouvaient pas (et ne souhaitaient pas) faire de folies sur le marché des transferts. D'ailleurs, face aux grosses usines nationales que sont Rouen, Brest. Dijon n'aurait pas pesé bien lourd.

Thomas Bussat, 23 ans, attaquant (1,87m, 103 kg), Gaucher ; Saison 2001-2002 : Rouen.

Formé à l'école saint-gervolaise, à l'instar de Guillaume Mennessier, Thomas goûte rapidement au succès avec notamment deux titres de champion de France junior élite. Logiquement, il ne tarde à se faire repérer par les clubs phares de l'hexagone : "J'étais encore junior lorsque les dirigeants rouennais m'ont convaincu de traverser la France. Je portais l'étiquette d'espoir du hockey français. J'ai appris le métier là-bas, ce qui m'a permis de décrocher quelques sélections nationales chez les jeunes avec à la clé une participation aux championnats d'Europe (1996) des moins de 18 ans en compagnie de Aymeric Gillet, et aux championnats du monde (1998) des moins de 20 ans (en Pologne avec Treille, Meunier, Bachet) ainsi qu'en équipe A lors de stages à Poprad (Slovaquie) (saison 2000-2001)."

Toutefois, confronté à une farouche concurrence, ce solide gaillard n'a pas trouvé la place qui lui convenait : "Ces deux dernières années, je me suis retrouvé sur la troisième ligne, sans bénéficier d'un temps de glace nécessaire. Ici, je suis dans un club qui ne cesse de progresser en témoigne leurs montées successives, et, même si, comparé à Rouen, ou tout le monde ne vit que pour le hockey, les structures sont évidement moindres, je compte bien prendre de l'envergure." Motivé pour retrouver un rang digne de ce nom, il sait néanmoins que la saison qui s'annonce s'avère délicate : "Les gens ne doivent pas s'attendre à nous voir jouer le haut de tableau. Je sais que je dois prouver plus de choses qu'à Rouen. Pour cela, je dois travailler techniquement et réapprendre à mettre le palet au fonds des filets comme par le passé."

Avec son camarade Dugas avec qui il remporta une de ses coupe de France, il est prêt à faire vibrer le public bourguignon : "Lors de ma venue avec Rouen en coupe de France l'an passé, si on m'avait dit qu'un jour je viendrais à Dijon, je pense que j'aurais rigolé. Les supporters m'étaient apparus assez chauds, pas forcément dans le bon sens puisqu'ils nous avaient lancé des piles, la patinoire n'était vraiment pas terrible avec les filets derrière les buts. J'étais un peu horrifié. Aujourd'hui, je suis prêt à me défoncer pour ce club à tel point que j'ai demandé de suivre un programme diététique personnalisé." Tout ceci avec un seul but en tête, revenir au premier plan.

 

Stephen Dugas (1,88m, 88 kg), 25 ans, attaquant, droitier ; Saison 2001-2002 : Amiens.

A défaut donc d'offrir des salaires mirobolants, le CPHD Hockey Club se positionne comme étant un club de pari, histoire de relancer quelques carrières en berne. Stephen Dugas correspond totalement à ce schéma, ainsi, quasiment privé de glace à Rouen, puis, à Amiens, ce joueur, qui a pourtant connu toutes les sélections nationales, même l'équipe de France A lors d'un stage en début d'année 1998, souhaite redorer son blason en s'installant dans la capitale des Ducs : "Je ne suis pas fini, je compte bien me relancer après deux expériences mitigées à Rouen durant quatre années et à Amiens, la saison dernière. Face à la concurrence étrangère, il n'est pas facile d'être titulaire, j'ai donc souvent évolué en troisième ligne. De plus, on m'a dévolu un rôle ingrat, assez défensif qui ne m'a pas spécialement plu. Je sais ce dont je suis capable, simplement, je suis peut-être parti un an trop tôt à Rouen, je n'étais peut-être pas prêt."

Interpellé par de nombreuses autres sirènes plus rémunératrices, Stephen, a définitivement choisi la Bourgogne grâce entre autre à quelques conseils avisés de joueurs Dijonnais, formés comme lui, à Viry : "Il est vrai que le fait de retrouver mes amis de Viry, (club qui ressemble étrangement à Dijon, exception faite des résultats de jeunes), dont Jérôme Mô, mais aussi Guillaume Mennessier (avec qui, à la surprise générale, j'avais terminé troisième lors du championnat du monde junior en Ukraine en 1997) a joué un rôle important dans ma décision de venir ici. Ils m'ont parlé de la ville, du club. La vie dans cette région leur semble sympa, j'ai voulu voir. même si cela ne fait pas tout puisque les dirigeants m'ont trouvé un emploi, et les conditions financières qu'ils me proposaient me convenaient. Ces trois éléments réunis ont fait pencher la balance." Une totale remise en question pour ce solide gaillard, qui, loin d'être effrayé, voire inquiet par la rudesse de la concurrence, nourrit quelques ambitions : "C'est vrai que nos conditions ne sont pas extraordinaires comme je les ai connues à Rouen par exemple, mais quelques fois, il est bon de ne plus être chouchouté. Ce retour à de bases plus saines ne peut être que bénéfique. Quant à notre effectif, il s'avère hétérogène, jeunes et anciens se côtoient, c'est a priori un bon équilibre. Le challenge sportif est intéressant pour les acteurs mais aussi pour les spectateurs et les sponsors car c'est certainement plus ouvert qu'on ne le croît. Tout est possible."

Jérôme Roblot

 

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