Paroles de coach

 

Article du Bien Public de Dijon (12 septembre 2002).

A deux jours de l'ouverture du Super 16, entretien avec Daniel Maric, l'entraîneur dijonnais, sur l'arrivée dans l'élite du hockey français et la saison 2002-2003.

Avec Daniel Maric comme entraîneur, le CPHD Hockey Club a quasiment connu une montée tous les ans. Parti de la trentième place nationale il y a trois saisons, neuvième actuellement (huitième depuis le dépôt de bilan du champion de France en titre, Reims), les hockeyeurs dijonnais ont constamment progressé pour finalement gagner sportivement leur place parmi le Super 16, nouvelle élite du hockey français. Toutefois, cette première année parmi le gratin national s'annonce extrêmement difficile pour les Ducs intégrés dans une poule nord déjà surnommée par les spécialistes "la poule de la mort". Le coach bourguignon trace les contours d'un parcours parsemé d'embûches.

- L'an passé, vous avez vécu une saison riche en émotions entre la place de finaliste du championnat de France de N1, la coupe de France (et un succès face à Amiens). Avec le recul, quel regard portez-vous de cette fabuleuse aventure ?

"Rien de particulier, c'est terminé, on doit passer à autre chose. Simplement, en ce qui concerne la finale du championnat contre Villard, on a manqué d'audace, on n'a pas forcé les choses. La situation nécessitait que l'on prenne plus de risques, quitte à exploser, mais on ne l'a pas fait, on est resté trop sérieux."

- La page est donc tournée, aujourd'hui, vous avez repris l'entraînement depuis un peu moins d'un mois, quels enseignements tirez-vous de cette préparation ?

"Je tiens avant tout à signaler que toutes les instances dijonnaises telles que la Mairie notamment ont fait des efforts pour nous faciliter la tâche. C'est une bonne chose et j'espère que quels que soient nos résultats, ces soutiens continueront. Quand je dis cela, je pense également au public qui devra apprendre la patience avec un effectif aussi jeune que le nôtre. Même Lyon en foot en ligue des champions s'est fait sortir, parce qu'il côtoyait des clubs ayant des structures supérieures aux leurs. Enormément de travail nous attend, aussi bien en termes techniques que physiques et tactiques. Je n'accorde aucune importance aux résultats des matches amicaux car quand il y a deux points en jeu, c'est autre chose, c'est à ce moment là que l'on voit réellement le niveau du joueur."

- La compétition parlons-en, celle-ci débute dès samedi avec la réception d'Angers, un gros morceau, comment l'envisagez-vous ?

"Honnêtement ce sera très dur. Je pense qu'il nous faudra plusieurs saisons pour arriver à notre maximum. Tout dépend de la manière dont la sauce prend. Les joueurs devront faire un gros effort de réceptivité, de concentration, c'est à ce prix que les résultats suivront. Les jeunes oublient que chaque jour, ils vieillissent d'un jour. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en France on dit toujours qu'ils ont le temps, à 25 ans, on est encore jeune, alors qu'au Canada, par exemple, si à 20 ans, on n'a pas de responsabilité, on est fini. C'est là toute la différence. On a donné la priorité à des jeunes Français pour la majorité, à eux de saisir leur chance sans attendre. Ceci dit, même avec la meilleure volonté du monde, il est certain que l'on fournira des efforts qui au début ne porteront pas leurs fruits, on a commencé un travail de longue haleine."

Le maintien comme minimum syndical

- Le recrutement est prometteur puisque de nombreux joueurs ont côtoyé les sélections nationales de jeunes, quel objectif vous fixez-vous ?

"Quand je regarde le classement des pointeurs de la saison dernière en élite, aucune des recrues ne fait partie des cinquante premiers. Vous me parlez de sélections mais ce qui compte ce sont les compétitions officielles telles que les championnats du monde, le reste comme les stages, on sait très bien que c'est du brassage, ça ne veut pas dire grand chose. Pour le club, le minimum syndical est le maintien mais j'espère plus. Sans penser à une quatrième place illusoire, on doit pouvoir réaliser quelques coups."

- Enfin, le Super 16 tel qu'il a été établi, qu'en pensez-vous ?

"Ma seule peur c'est d'être forfait le premier match parce que j'ai trop de Français !!! Je plaisante, simplement, je trouve bizarre qu'en tant que vice-champion de France de N1, on tombe dans la poule la plus difficile avec des déplacements d'enfer à la clé alors que dans l'autre groupe, on aurait pu viser la quatrième place. La logique sportive mise en place n'est pas évidente à suivre."

Propos recueillis par Jérôme Roblot

 

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