La belle sérénité de Thomas Morvan

 

Article du Télégramme de Brest (16 septembre 2002).

Si Rouen n'a pas justifié son statut de grandissime favori sur la glace du Rïnkla Stadium, le gardien brestois Thomas Morvan a effectué une prestation courageuse pour une première en élite.

L'étiquette d'épouvantail du championnat collée à Rouen ne serait-elle pas justifiée ? On peut s'interroger au vu de la prestation, loin d'être hégémonique, de l'équipe coachée par Franck Pajonkowski. La domination annoncée ne s'est pas réellement traduite. Mieux, ce sont les joueurs de Sergueï Toukmatchev qui, pour ces retrouvailles, ont mentalement marqué le plus grand nombre de points.

Ambiance retrouvée

Les Dragons ont du souci à se faire. Sans l'absence des gardiens titulaires brestois, l'issue de la rencontre pouvait être tout autre que ce généreux 3-6 en leur faveur. "C'est inespéré, on est loin du fiasco annoncé", faisait remarquer Briec Bounoure à l'heure du bilan de cette première rencontre de championnat au Rïnkla.

Le stadium des sports de glace avait une nouvelle fois fait le plein avec cette fois une ambiance du tonnerre. Drapeaux bretons, trompettes et grosses caisses ont permis aux supporters de retrouver leurs marques. Ils ne furent pas avares de leurs encouragements.

Pour Thomas Morvan, surtout, qui n'avait jamais officié dans une compétition de ce niveau. "Je n'ai jamais joué en Elite, mon match le plus important avant celui-ci remonte au tournoi final de Nationale 3 à Mulhouse en 98". Depuis, ce fidèle, qui compte vingt années de présence au sein du club brestois, n'avait pratiquement pas évolué en championnat. "J'ai pu participer à trois entraînements cette semaine avec l'équipe une, j'ai disputé ce match complètement libéré, je n'avais pas de pression, mais j'ai été bien secondé". Le manque de condition physique s'est fait ressentir au troisième tiers. "Je n'étais plus tout à fait dans le coup lors des dix dernières minutes". A l'image du reste de l'équipe qui s'est sans doute trop libérée après sa fulgurante égalisation. A moins que ce ne soit Rouen qui ait décidé de passer à la vitesse supérieure pour terminer 3 à 6.

Thomas Morvan pouvait quitter l'arène avec le sourire et la satisfaction du devoir accompli. La standing ovation qu'il a reçue est pour lui la plus belle des récompenses.

René Pellen

 

 

Thomas Morvan, héros malgré lui

Ce que vient de vivre le hockeyeur brestois Thomas Morvan, 29 ans, n'est pas banal. Ce Saint-Marcois d'origine est, depuis son plus jeune âge, gardien de but de l'équipe brestoise. Formé au Hockey-club brestois, il a ensuite continué avec les Albatros. Remplaçant la saison dernière, il a fidèlement suivi tous les matchs du banc de touche. L'autre week-end, il ne figurait même pas sur la liste de l'équipe qui rencontrait la Biélorussie ! Qu'importe, Thomas Morvan était là, disponible et modeste comme toujours. Et contre Rouen, qui aspire au titre de champion du groupe, il a crânement défendu sa cage, aidé en cela par tous ses camarades des Albatros. Ses arrêts ont même été excellents... A 23 h, samedi, à l'issue du match, son ami, Daniel Kysela, l'a un instant retenu sur la glace, afin de saluer la foule.

Thomas Morvan a été longuement ovationné... Bravo Thomas !

 

 

Un gardien recruté

Un nouveau gardien, Jean-Baptiste D'Elolion, 24 ans, arrivera à Brest et effectuera son premier entraînement au Rïnkla Stadium ce soir. D'origine italo-canadienne, il doit suppléer Gabriel Bounoure et Jérôme Plumejeau durant leur convalescence. Il ne serait cependant pas étonnant que la pige de deux mois qu'il doit effectuer, soit prolongée jusqu'en fin de saison.

 

 

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