Le mousse à la barre !

 

Article de l'Est Républicain (26 septembre 2002).

Du haut de ses 23 ans, Julien Aubry s'est vu confier le brassard de capitaine par Alain Pivron. Au nom de l'exemplarité...

BESANÇON. Ses petites lunettes de fer et une courte barbiche ont beau vouloir le faire vieillir, Julien Aubry aurait du mal à masquer ses 23 ans. Témoin son goût prononcé pour la vie en ville qui, outre des difficultés relationnelles avec son ex-entraîneur alsacien, lui a rapidement fait préférer les abords du square Saint-Amour à Besançon aux rues déprimées de Mulhouse.

Aussi, le jeune homme a-t-il été le premier surpris quand Alain Pivron, l'entraîneur du BHC, lui a proposé en début de saison de porter le brassard de capitaine : "C'est une promotion à laquelle je n'avais vraiment pas songé. Mais puisque cette saison sera ma cinquième en Elite, je suis peut-être l'un des plus expérimentés parmi les joueurs français. Cela, comme le fait qu'Alain Pivron me connaisse depuis mon passage en sport-études à Villard-de-Lans et Gap, a peut-être fait pencher la balance de mon côté."

Le coach bisontin avait aussi une autre raison : "Julien s'occupe aussi du hockey mineur. C'est un investissement qui me plaît. Dans un club, la relation entre le haut niveau et les jeunes demeure essentielle."

La longueur d'onde est réglée pile poil sur celle du joueur. Depuis son apprentissage dans le club de ses débuts, à Viry en région parisienne, Julien Aubry n'a pas dévié de cette ligne qui lui a fait passer son brevet d'Etat 1er degré avant d'en préparer le 2ème degré dès cette saison : "Quand on est minot, c'est important de voir un joueur de l'équipe première venir s'occuper de vous. C'est ce qui vous donne envie. Alors à Besançon, comme je le faisais déjà à Mulhouse l'an dernier, j'ai décidé d'entraîner les gamins".

Discipline

Ce qui n'empêche pas, évidemment, Julien Aubry de se livrer à cent pour cent sur la glace pour les matches du Super 16. Et donc d'être particulièrement touché par le départ manqué du BHC dans la compétition : "Nous avons peut-être cru après notre courte défaite à Tours où il nous manquait du monde que Brest serait à notre portée. Mais cette fois, tout le monde a compris, je crois, que sans discipline collective nous irions dans le mur."

L'ailier bisontin ne veut cependant pas noircir le tableau. A quelques jours de la réception d'Amiens, l'un des "costauds" d'une poule Nord très relevée, il souhaite au contraire positiver : "Notre calendrier n'est pas facile mais il faudra bien être capable de gagner des matches. Le plus tôt sera le mieux. Il fallait juste que notre système de jeu, qui demande un temps d'adaptation pour être pleinement performant, soit bien en place. Nous avons une défense solide, de bons attaquants et l'un des meilleurs gardiens du championnat. Je ne vois pas comment on n'y arriverait pas !"

Les dix minutes du deuxième tiers-temps contre Brest, avec un engagement physique plus marqué pour le BHC, constituent pour Julien Aubry un modèle de ce qu'il attend de ses camarades. En bon capitaine et en joueur enthousiaste...

François Ruffin

 

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