Deux barres, un but et la victoire

 

Article de La Nouvelle République (30 septembre 2002).

Une victoire à l'arrachée mais une victoire quand même. L'ASGTours, qui a touché deux fois les montants des cages de Burnet, le gardien international angevin, s'est imposée grâce à un tout petit but d'écart. Le scénario inverse d'Amiens.

Tours - Angers 1-0 (0-0 ; 0-0 ; 1-0).

Arbitres : MM. Benoist, Bataille, Hauchart.

Spectateurs : 1800.

Pénalités pour Tours : 16 minutes ; pour Angers : 46 minutes.

But pour Tours : 52'09 : Simak (Novosad).

Calme, confiance et concentration. Ce satané Bob Millette avait raison. En respectant à la lettre la règle des trois "C" édictée par leur coach, les Diables noirs ont offert samedi soir, au public tourangeau, la première victoire d'une équipe de D1 sur une formation issue de feue l'élite.

Et quelle victoire ! Un succès obtenu à l'arrachée (1-0), à moins de huit minutes de la sonnerie finale, grâce à un but de l'incontournable tour de contrôle de l'ASGT, le très, très grand Marcel Simak (1,96m).

Ce défenseur slovaque est un rideau de fer à lui tout seul. Son style de jeu, encore plus étoffé que l'an dernier (11 buts et 14 assistances en 33 matches), fait de ce dernier l'une des pièces maîtresses du système tourangeau qui a posé tant de problèmes à Amiens, la semaine dernière, et Angers ce week-end.

"J'ai eu une opportunité, cela a marché. Cette victoire est celle de toute l'équipe. Nous avons eu beaucoup de chances de marquer. On mérite de gagner". Et modeste avec ça.

Deux tirs sur la barre

Comme l'indique l'évolution du score, tout s'est joué dans le dernier tiers-temps. Les dix dernières minutes, pour être précis, juste après que le deuxième gardien tourangeau, Thierry Noël, qui effectuait son "blanchissage" ait stoppé deux contres rageurs de Bordeleau (48'52 et 51'00).

Rousselin prit deux minutes (51'04), Koivu dix (51'40) et sur l'action qui suivit, Simak exploita un palet mal renvoyé par la défense angevine pour tromper Burnet, excellent jusque-là (52'09).

Mais la partie aurait pu se débrider bien plus tôt. Dans le deuxième tiers, notamment, où les tourangeaux, qui n'avaient pas réussi à prendre l'ascendant en première période malgré quatre situations de power-play, se montraient très pressants.

Decaens et Grossi eurent chacun leur chance (28'). Périnet (28'36) et Eizenman (29'20) virent leurs tirs renvoyés par les montants des cages de Burnet. Quatre grosses occasions contre une, côté Ducs : un shoot de Pihant sans grand danger pour Noël (28'10).

Cette deuxième victoire en trois matches place l'ASGT dans une situation très confortable au classement avant un difficile déplacement à Rouen, la semaine prochaine. Et évite à coup sûr aux hommes de Bob Millette qui rencontraient trois ex-élite lors des quatre premières journées, d'entamer la première phase du Super 16 avec un succès et trois défaites d'affilée. Pour le moral, c'est toujours bon à prendre.

"Seulement, il va falloir que l'on pense à marquer plus" conclut judicieusement Thierry Noël. "Parce que, pour le moment, que l'on perde ou que l'on gagne, c'est toujours avec un but d'écart. Et ça, au final, cela n'est pas très bon pour notre goal-average".

Julien Mallet

 

 

Ils ont dit : "On patine sur le béton"

Au centre des débats, samedi soir, la glace et son état. Cinq minutes avant le coup d’envoi, les services techniques se sont employés à boucher les trous formés sur la glace avec des extincteurs (véridique !) et une pelle. Principalement au niveau des lignes bleues.

"Cela n’a pas été facile de rester concentré avec tout ce qui s’est passé avant le match" explique Bob Millette. "On ne savait pas où on allait. On entendait dire qu’on allait jouer le premier tiers et après on verrait. La rencontre pouvait être annulée. Moi, j’ai dit aux joueurs, on s’en fout, si on doit gagner ce match en patinant sur le béton, on le fera quitte à faire des flammes !".

"C’était de la merde" ajoute sèchement Marcel Simak. "Normalement, on ne joue pas sur une glace comme ça" précise plus modérément Dino Grossi. "Heureusement que les deux équipes s’en sortent sans aucun blessé" conclut-il en pensant très certainement à l’entorse que s’est fait Jean-François Gamelin, il y a deux semaines à l’entraînement.

"C’était impossible de jouer. Le palet rebondissait dans tous les sens mais comme la situation était la même pour les deux équipes, cela n’explique pas notre défaite" note Derek Haas, l’entraîneur angevin. "Pour moi, la différence s’est faite au niveau des pénalités. Les arbitres nous ont donné beaucoup trop de prisons pour que l’on puisse s’imposer".

François Gleize, le capitaine des Diables noirs, pense, lui, que la clé du match se situe ailleurs : "Ce soir, on a fait preuve de beaucoup de rigueur en défense. Cela a mis toute l’équipe en confiance. Mine de rien, ce 1-0 contre Angers a été un super exercice psychique pour tout le monde. La semaine dernière, il nous a manqué quarante secondes et un peu de réussite. Là, on a tenu jusqu’au bout. C’est cela qu’il faut retenir car c’est très bon pour notre mental".

J.M.

 

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