Comme on se retrouve...

 

Article de L'Est Républicain (10 octobre 2002).

Formé par Rouen, vainqueur de la coupe de France 2002, Alexis Billard aura un pincement au cœur. Mais pas question d'avoir des états d'âme pour le néo-Bisontin.

BESANÇON. C'est sûr, Alexis Billard ne sera pas du genre à critiquer ses voisins... Il n'oubliera jamais que c'est un voisin de ses parents, un certain Franck Pajonkowski, une gloire du hockey français, qui l'a conduit pour la première fois à la patinoire de Rouen. La suite est classique. Passage en section sport-études, stages estivaux près de Québec, un titre de champion du monde des moins de 20 ans (groupe B) à Füssen (Allemagne) : Alexis Billard sait à 17 ans que le hockey sera la préoccupation centrale de son existence. Il sait aussi qu'il ne pourra demeurer éternellement à Rouen, près de sa famille. La vie d'un hockeyeur professionnel dans l'Hexagone est forcément celle d'un nomade. Il y a quelques semaines, il franchit le pas. Il opte pour Besançon : "Le discours d'Alain Pivron m'a plu. Je savais qu'il faudrait bien que je parte un jour pour progresser et fuir la routine. De toute façon, même si ce n'est pas facile de partir dans l'inconnu, je ne me voyais pas rester dans un bureau".

A Besançon, on se frotte les mains. Ce transfert est une aubaine. Alexis Billard est un espoir du hockey français qui ne cache pas ses ambitions : "L'objectif de ma carrière, c'est l'équipe de France ! On a toujours à apprendre. Avec Pivron, je sais que je vais rapidement acquérir de l'expérience dans le Super 16. Besançon est donc un choix plus naturel qu'il peut y paraître de prime abord".

Une mentalité de professionnel

Malgré sa jeunesse, Alexis Billard a le comportement d'un professionnel accompli. Pas plus la récente éviction de quatre joueurs ("Je n'ai pas grand-chose à dire. Le milieu est ainsi fait. Il faut s'adapter ou continuer les études...") que les doses d'entraînement ("Je n'ai jamais autant bossé qu'à Besançon") n'entament sa détermination. Il accepte son sort sans se plaindre, considérant que faire son trou dans le monde professionnel passe par des sacrifices : "Je suis à fond dedans car c'est le seul moyen d'avoir une chance de réussir".

Inutile de dire que le match contre Rouen samedi aura une saveur particulière. L'émotion sera au rendez-vous : "C'est la première fois que je jouerai contre le club qui m'a formé". L'occasion de revenir sur la finale de la coupe de France Besançon-Rouen de la saison précédente à laquelle il a pris part : "Vous savez, en nous déplaçant à Besançon, nous n'étions pas si sûrs que cela de l'emporter. Les choses se sont décantées rapidement, mais nous avions une appréhension réelle".

Il n'en sera probablement pas de même samedi soir. Les Rouennais qui pourraient perdre les trois premiers matches sur tapis vert seront animés par une envie de vaincre exacerbée. Pas de quoi entamer la sérénité d'Alexis Billard, le "faux frère" des Normands : "En valeur pure, les Rouennais nous sont supérieurs. Mais sur un match, tout est possible ! L'idéal serait de les accrocher, de les faire douter. Un match a vite fait de mal tourner". Les supporters bisontins rêvent d'un tel scénario...

Frédéric Vial

 

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