Un derby aux mille saveurs

 

Article du Bien Public de Dijon (16 octobre 2002).

Gros match ce soir (20 h 30) à la patinoire municipale où les Ducs accueillent leurs voisins bisontins, la lanterne rouge de la poule Nord.

Les Bourguignons, à peine remis de leur péripétie tourangelle (match arrêté pour cause de glace défectueuse), sont dans l'obligation d'enchaîner un second succès d'affilée à domicile pour garder un espoir de qualification pour la Coupe Magnus, tout en écartant définitivement leurs adversaires de cette course.

Avec Besançon, on ne sait plus trop sur quel pied patiner. Misant énormément en début de saison sur l'association Galati-Kovhakka, Pivron a tout d'abord "viré" ce dernier, puis remercié Galati (meilleur buteur du championnat belge), avant de reprendre le Finlandais, si bien que ces deux joueurs n'ont quasiment jamais évolué ensemble. Ceci ne représentant qu'une péripétie parmi les nombreuses tribulations bisontines puisque pas de moins de quatre autres joueurs (Niemi, Franck, Inkinen, Risselin) ont été priés de quitter le navire lors des deux dernières semaines.

Pas facile dans ces conditions de trouver des automatismes tactiques, ainsi qu'une certaine cohésion collective. Les résultats s'en ressentent ce qui a le don d'agacer le coach bisontin : "Nous avons besoin d'une équipe de copains, où chacun doit être prêt à aller au sacrifice pour aider l'autre. On doit jouer collectif, à ce niveau, ce n'est pas un joueur qui fait la différence. Après quelques difficultés, on redécouvre ces vertus de don de soi. Contre Rouen, on a retrouvé une âme ce qui prouve bien que le ménage qui a été fait était nécessaire. Je persiste à dire que nous sommes beaucoup plus forts que l'an passé, mais la sauce n'a pas encore pris. J'estime que cette équipe est sur la pente ascendante et je ne vois pas pourquoi avec un peu plus de discipline, on n'y arriverait pas !"

Un Finlandais chasse l'autre

Les affrontements avec Besançon sont toujours animés, esprit de clocher oblige. Celui-ci ne dérogera pas à la règle. Pour les locaux, il s'agira de mâter une rébellion bisontine qui a failli connaître son apogée la semaine passée lors du remake de la finale de la coupe de France 2001-2002, les Séquanes s'inclinant d'extrême justesse face à l'ogre rouennais (3-2). Rien à voir avec les déconvenues amiénoises (3-7) et brestoises (1-6). L'an passé, les Bisontins étaient venus s'imposer sur la glace côte-d'orienne pour la cinquième fois de leur histoire (sur 14 rencontres) grâce à un tir de pénalité de Kohvakka à 30'' du terme d'un match superbe (3-2). Le Tchèque demeure d'ailleurs le maître à jouer incontesté de cette formation.
Le président dijonnais, Claude Brigand, espère la foule des grands soirs et dresse un diagnostic mesuré : "La discipline fera la différence, c'est certain. A ce niveau, on ne peut pas se permettre de prendre des prisons inutiles. On n'a jamais envie de perdre, qui plus est contre son voisin, malgré tout, on ne va pas se mettre la pression inutilement." Guibet et Gueguen (blessés) font défaut côté dijonnais alors que l'on salue la rentrée de Mennessier, absent de la glace depuis la finale retour du championnat de France de D1 à Villard en avril dernier. Quant au Finlandais Mattila (de retour au pays), il a été remplacé cette semaine par un compatriote, Jouni Lathinen (1,86 m, 93 kg, 27 ans). Une grosse pointure puisqu'il fut vice-champion de France avec Caen en 2000 et a marqué 50 points en Allemagne la saison dernière sous les couleurs de Riessersee.

Reste à savoir s'il sera qualifié pour le grand combat de ce soir.

Jérôme Roblot

 

CPH Dijon. - Neckar, Bercovici, Borzik (SVK), Tekel (SVK), Smidriak (SVK), Gillet, Bouché, Tiphaigne, Mô, Drewniak, Albano, Mennessier, Dauphin, Pazak (SVK), Dugas, Bussat, Gentilleau, Lathinen (?). Entraîneur : Maric.

Besançon. - Ménard (CAN), Vorel (TCH), Dumesnil, Drzik (SVK), Favreau (CAN), Kuubis (TCH), Duda (SVK), Kadlec (TCH), Aubry, Billard, Kohvakka (TCH), Supr (SVK), Samuelsson (SUE), Trabichet, Tremblay (CAN). Entraîneur : Pivron.

 

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