A nous la poule Magnus

 

Article de La Nouvelle République (25 octobre 2002).

A la veille de disputer un match très important à Brest, Jean-François Jodoin croit au potentiel de son équipe. Pour lui, cela ne fait aucun doute : Tours se qualifiera cette année pour la coupe Magnus.

Blessé aux adducteurs depuis la quatrième journée (le 5 octobre à Rouen), le défenseur canadien de l'ASGT , Jean-François Jodoin, ronge son frein. En attendant de retrouver ses équipiers, la patinoire et le championnat, il évoque avec nous les épreuves que le club traverse actuellement.

"la NR" : Comment ça va ?

Jeff : "Bien. Depuis deux jours, ça va beaucoup mieux. Je ne suis pas encore prêt à cent pour cent mais presque. j'ai repris l'entraînement cette semaine avec les autres."

"NR" : On devrait donc vous revoir très bientôt sur la glace.

Jeff : "J'espère ! Au départ, on avait prévu que je rejoue mercredi contre Dijon, mais le match à une nouvelle fois été reporté. J’espère pouvoir rentrer dès samedi contre Brest, car c’est un match très important pour nous. Pour moi, cela me semble bon. On prendra une décision vendredi soir. Le problème est que c’est une blessure très mal située pour un hockeyeur. A chaque coup de patin, c’est comme un coup de couteau dans la cuisse. Et si je n’attends pas d’être totalement guéri, je vais me la traîner jusqu’à la fin de la saison. Il vaut mieux manquer un ou deux matchs que d’essayer de jouer à cinquante pour cent."

"NR" : La blessure, les problèmes de patinoire, les reports de matchs, les entraînements à Romorantin... Comment vivez-vous ce début de saison galère avec Tours ?

Jeff : "C'est frustrant. C’est difficile de bien travailler chaque jour quand notre glace n’est pas disponible ici. C’est de rester motivé mais il faut faire avec. On n’a pas le choix. Nous, on est là pour jouer, faire notre boulot et, quelque part, on est privé de notre outil de travail. Les blessures font partie du jeu. On les accepte plus facilement. Là, faire deux fois une heure et demie de bus pour aller à Romorantin, cela n’est pas l’idéal pour faire de bonnes performances."

"NR" : Justement. Parlez-nous du potentiel des Diables Noirs.

Jeff : "Il y a de tout dans cette équipe. Des joueurs pleins de finesse, d’autres plus physiques. Il y a de la vitesse également et deux gardiens aussi capables de faire le boulot l’un de l’autre. C’est une équipe complète, avec des arrières d’expérience, des jeunes devant, et qui a tout ce qu’il faut pour aller très loin dans ce championnat."

"NR" : Vous voulez dire disputer la poule Magnus et non celle de Nationale 1.

Jeff : "Exactement. Il n’y a aucun doute là-dessus. Depuis le début du championnat, il est clair dans nos têtes qu’on va se battre contre Angers et Brest pour se qualifier. Nos malheurs, ceux de Rouen, n’ont rien changé à notre objectif : nos adversaires sont toujours les mêmes. Il ne faut pas se tromper. C’est contre eux que cela va se jouer. La seule chose que l’on peut regretter est que Brest ait récupéré les deux points du forfait rouennais, plus cinq buts gratis à leur goal-average particulier."

"NR" : Avec sept matchs dont cinq à domicile en comptant le premier tour de la Coupe de France (contre Brest le 11), le mois de novembre s’annonce chargé, non ?

Jeff : "Oui et non. Et pour être franc, on l’attend, ce mois de novembre ! On est là pour ça. L’équipe aura la forme. Cela va nous faire du bien de jouer. On va enfin pouvoir se lâcher."

"NR" : Se lâcher avec vous et Dino Grossi à qui Bob Millette demande beaucoup actuellement.

Jeff : "C’est sûr, on joue un peu les vétérans en ce moment. Nous ne sommes pas les seuls à avoir de l’expérience dans l’équipe, il y a aussi Pulscak, Simak, mais c’est plus difficile pour eux de s’exprimer. Bob compte en effet beaucoup sur nous pour faire passer son message, mettre l’équipe dans la bonne direction et aborder les entraînements, les matchs dans les meilleures conditions. Les jeunes n’ont pas l’expérience de ce championnat. Nous, on est là pour leur apporter un petit plus dans les vestiaires. On pousse un coup de gueule quand il faut le pousser. On ramène à l’ordre ceux qui dérapent un peu."

"NR" : Donc, pas de regrets pour l’instant ?

Jeff : "Non, aucun. Etre venu à Tours reste un beau challenge. La région me va bien. Je retrouve l’environnement que j’ai connu lorsque je suis passé par Angers. Tours est une ville ni trop grande, ni trop petite et qui, au niveau température, est tout de même mieux située que Rouen ou Amiens."

 

Jean-François Jodoin en bref
Né le : 12 décembre 1970, à Saint-Hyacinthe (Québec).
Taille : 1,78 m poids : 82 kg. Poste : défenseur.
Carrière : Saint-Hyacinthe (1986-93), Daytona Besace (Sunshine Hockey League américaine, 1993-95), Villard-de-L’ans (1995-97), Angers (1997-98), Amiens (1998-2000), Hassfurt (Oberliga allemande, 2000-2001), Rouen (2001-2002), Tours (2002-2003).
Palmarès : une coupe Magnus (1999), une coupe de France (2002).

 

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