Une vitrine de luxe

 

Article de L'Est Républicain (5 novembre 2002).

Promu en N3, Belfort entend profiter des retombées du passage de l'équipe de France dimanche prochain dans sa patinoire.

BELFORT. Marc Chipaux déteste la routine. Cet ancien footballeur tour à tour adepte de canoë-kayak, d'escalade puis de full contact a toujours manifesté une attirance particulière pour les défis en tout genre. Aussi, lorsque son fils s'est initié au hockey sur glace, il a naturellement intégré l'équipe dirigeante de l'ASM Belfort. Et s'est empressé d'afficher avec d'autres personnes du comité une ambition supérieure : "Le hockey existe depuis 1978 à Belfort. Mais avec une optique essentiellement basée sur la formation, le nombre de licenciés baissait. Nous étions quelques-uns à manifester une approche différente, misant sur la réussite de l'équipe première comme locomotive pour tirer l'ensemble du club".

Aujourd'hui, Belfort, promu en N3, a séparé les budgets compétition (près de 70000 euros) et loisir. Ancien arrière de Kiev et de l'équipe nationale B russe, l'entraîneur Sergueï Gorbouchine montre encore à 47 ans l'exemple sur la glace. L'ex-Bisontin Patrick Pommier est, lui, arrivé comme directeur sportif. L'objectif visant l'accession dans les trois ans qui viennent en N2 ne s'apparente plus seulement à un doux rêve. 150 licenciés composent l'ensemble de l'effectif (dont une équipe loisir), un projet sportif cohérent existe. Les juniors évoluent en championnat de Suisse A, formant une entente avec Colmar et Mulhouse : "L'avenir, ce sont eux et les plus jeunes qui progressent".

"Un réel avenir à Belfort"

Dans le panorama sportif belfortain, le hockey commence à prendre ses marques et à attirer un public. Il restait à trouver un moyen de promotion supplémentaire pour ficeler le tout. Alors, lorsque l'éventualité de recevoir l'équipe de France a été évoquée, Marc Chipaux a plongé. Sans hésiter : "Christian Ochem nous a avertis qu'outre Mulhouse, il fallait trouver une seconde patinoire pour accueillir la seconde manche de l'Ice European Trophy. Epinal et Besançon étaient sur les rangs. Il convenait de se manifester au plus vite. Cinq semaines, c'est court pour tout préparer. Mais nous n'avions pas le choix !".

Il reste maintenant pour amortir le budget événementiel (38000 euros) à bien remplir la patinoire belfortaine (1200 places) lors de deux soirées (Lettonie-Danemark vendredi 8 novembre à 20h30 puis Danemark-Italie le lendemain à 20h30). Et surtout le dimanche après-midi pour France-Danemark (16h30), clou du spectacle. Marc Chipaux, le fonceur, y croit : "Les bénévoles n'ont pas ménagé leur peine pour vendre des billets, coller des affiches. Les collectivités nous aident. On mise sur notre dynamisme pour séduire à l'avenir des partenaires privés. Le hockey possède un réel avenir à Belfort, j'en suis persuadé".

Tout en s'appuyant sur un recrutement local, l'ASMB espère aussi récupérer des joueurs n'ayant pu percer à Besançon, Dijon, Epinal ou Mulhouse. Et entend profiter dans un premier temps des retombées de la venue inédite de l'équipe de France, même dans une phase transitoire. La vitrine est installée, il s'agit maintenant de bien polir la glace...

Jean-Marc Lanoir

 

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