Mô tout simplement

 

Article du Bien Public de Dijon (8 novembre 2002).

Deuxième meilleur pointeur français de D1 l'an passé, auteur de deux doublés contre Besançon cette année, l'attaquant dijonnais Jérôme Mô méritait un coup de projecteur.

Francilien pure souche, Jérôme Mô, empoigne sa première crosse dès l'âge de quatre ans dans l'antre des "Jets" de Viry-Châtillon, un des fleurons de la formation hexagonale : "Je patinais déjà en artistique mais, cela ne me convenait pas trop, les pointes ce n'est pas pour moi ! Mon oncle qui avait préalablement inscrit son fils au hockey, a souhaité, compte tenu de mon tempérament assez vif que je suive le même chemin. J'ai donc logiquement tenté l'expérience." Quasiment un quart de siècle plus tard, l'essai est transformé. Que de chemin parcouru par ce minot du neuf un !

Constamment entouré d'une pléiade de vedettes dont ses entraîneurs, Guy Fournier et Alain Rioux, puis, transporté par la passion née de son admiration pour l'équipe fanion parmi laquelle trônait C. Poulain, C. Goupil entre autres, Jérôme ne tarde pas à éclabousser la glace castelviroise de tout son talent. Ainsi, la réussite ne se fait pas attendre avec en point d'orgue la conquête d'un titre de champion de France juniors lors de la saison 96-97 : "Après une place de troisième puis, une autre de second, toujours en junior, je connaissais une apothéose en quelque sorte. C'était un aboutissement. Encore aujourd'hui, en dépit d'autres moments forts, notamment en minimes à Grenoble lorsque j'ai marqué trois des quatre buts de notre victoire, ce couronnement demeure le plus beau souvenir de ma carrière."

Ces qualités ne laissent pas insensibles les sélectionneurs de l'époque qui le convient dans le giron de l'équipe de France. Il y restera quasiment trois années (16, 17, 18 ans), durant lesquelles il participe à un championnat d'Europe : "J'étais content d'être appelé mais cette compétition s'est avérée décevante puisque nous avions terminé avant-derniers. Du fait de mon caractère de compétiteur, j'en garde plus un goût d'inachevé voire d'amertume qu'autre chose."

Du paradis en enfer

Passé senior, aux côtés des Ménard, F. Brodin, Veret, Fortin, Couturier et autres Tremblay, il côtoie à vingt ans, l'élite du hockey français. Malheureusement, malgré ces noms prestigieux, la dernière place est souvent au rendez-vous, si bien qu'on ne le reverra plus sous la tunique tricolore : "Je n'avais peut-être pas le niveau, mais il est évident qu'évoluant à Viry, régulièrement lanterne rouge du championnat, je ne bénéficiais pas de la même renommée qu'un joueur de Rouen, Reims voire Amiens. J'aurais certainement dû partir plus tôt de Viry. J'ai failli rejoindre Angers, peut-être suis-je passé à côté de quelque chose."

Dijon en aventure

Pire même, à force de traîner dans les bas-fonds de l'élite, le club castelvirois dépose le bilan. En conséquence, une page se tourne, Jérôme doit partir sous d'autres cieux.

Arrivé dans la capitale des Ducs un peu par hasard, il s'est d'entrée fait un nom avec une médaille d'argent autour du cou, même si une grosse frayeur failli l'écarter définitivement de la glace : "La commotion cérébrale subie contre Nantes, la seconde de ma carrière, m'a fait réfléchir, j'ai été à deux doigts d'arrêter. La récompense est venue en fin de saison avec cette place de vice-champion de France de D1. Ce fut une grande émotion."

De retour parmi le gratin du hockey national, la boucle est désormais bouclée pour cet atout majeur du CPHD. Une belle revanche sur le sort en quelque sorte.

Jérôme Roblot

 

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