Se refaire un santé

 

Article de L'Est Républicain (13 novembre 2002).

Le BHC ne pourra pas guérir sportivement tant qu'une épidémie de blessures frappera son effectif. Les remèdes miracles n'existent pas.

BESANÇON. Lundi soir, alors que le score du match BHC-Strasbourg affichait 2-2 à la fin du temps réglementaire, il fallait être un fan bisontin ébloui par un excès d'optimiste pour ne pas observer le recours à la prolongation d'un mauvais œil. Savoir que le nom de l'heureux élu se déciderait selon le principe de la mort subite ou des penaltys, deux modes de qualification exigeant des nerfs solides et surtout un maximum de réussite, cela ne pouvait pas sembler de bon augure. Car depuis le coup d'envoi de la saison, les Séquanes sont fâchés avec Madame chance et Monsieur coup de pouce du destin. Un peu comme Pierre Richard dans ses films, ils doivent éprouver la désagréable impression que la tuile à venir leur est à chaque fois réservée. Que la pièce ne va jamais tomber du bon côté.

L'élimination aux dépens des Alsaciens, à cause d'un troisième but encaissé sur "une erreur de novices", dixit le coach Alain Pivron, n'a constitué qu'une énième goutte de regrets dans un vase rempli de frustrations. Dommage. Parce que, même privés d'une réalisation parfaitement valable selon les images vidéo, les Bisontins avaient mené à la marque à deux reprises. Mieux, en verrouillant défensivement, ils avaient déplacé l'actualité de l'infirmerie à la glace.

En phase d'apprentissage

Quelques secondes avant le match, à la brasserie de la Patinoire La Fayette, on n'avait en effet entendu parler que des blessés. Or un tiers-temps plus tard, vu la prestation offerte par les dix (!) Séquanes valides, le jeu était devenu le sujet de conversation du public au moment de la pause boisson. Malheureusement sur le versant des pronostics, plus on monte vers le pic de l'espoir, plus on chute durement au sol de la déception...

L'entraîneur du BHC, lui, s'est en tout cas bien réceptionné en s'accrochant aux branches positives : "Face aux Alsaciens, mes gars ont mouillé le maillot. Au niveau de l'état d'esprit, je n'ai rien à leur reprocher. D'autant que Strasbourg, invaincu en division 1, dispose d'armes redoutables. En fait, j'essaie d'analyser notre élimination le plus philosophiquement possible. Je me dis que nos soucis d'effectif nous auraient empêchés de cumuler coupe et championnat. En ce moment, on a du mal à survivre sur un tableau. Alors je n'imagine même pas sur deux...".

Plutôt que de se cacher derrière la porte de l'infirmerie où apparaît la pancarte "complet", Alain Pivron préfère regarder la réalité en face. Et noter que le BHC se trouve en phase d'apprentissage : "Le club est jeune. Il commence seulement à se professionnaliser. A mes yeux, nos problèmes médicaux illustrent cette situation. Comment des sportifs soumis à un rythme hebdomadaire de six entraînements, deux séances de musculation plus les matches peuvent-ils rester au top de leur forme en étant suivis épisodiquement par un kiné bénévole ?".

Au chevet de son équipe, Alain Pivron ne possède pas un remède miracle. Seuls le temps et le retour des blessés guériront sportivement une équipe bisontine trop diminuée physiquement pour être accusée de tous les maux. Il faut plutôt souhaiter au BHC de ne pas trop souffrir devant Angers, samedi à la patinoire La Fayette. Pour l'instant, à défaut d'afficher une santé de fer à la radioscopie des résultats, les Séquanes s'efforcent de soigner leur image.

Romain Jacquot

 

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