Tout près de l'exploit

 

Article de La Nouvelle République (18 novembre 2002).

Bien que battue, l’ASGT n’a pas à rougir de sa performance. Les hommes de Bob Millette ne sont pas passés loin de la victoire.

Tours - Rouen 6-8 (2-3 ; 3-1 ; 1-4).

1800 spectateurs

Arbitres : MM. Bourreau, Hauchant, Phelippe.

Buts pour Tours : 04’59 : Decaens (Jodoin, Konopka) en sup.num. ; 13’51 : Bohunicky (Pulscak) en inf. num. ; 26’56 : Grossi (Decaens, Jodoin) en sup. num. ; 31’59 : Decaens en inf.num. ; 34’01 : Bohunicky (Gleize) ; 50’46 : Eizenman (Pulscak).

Buts pour Rouen : 15’27 : Besse (Besch, Briand) en sup.num. ; 18’47 : Allard (Doucet, Carriou) en sup. num. ; 19’46 : Doucet (Carriou) ; 39’52 : Besse (Bessard) en sup.num. ; 44’50 : Besse (Lacroix, Doucet) en sup. num. ; 47’16 : Besse (Karlsson, Briand) ; 48’15 : Besse (Doucet, Lacroix) ; 59’24 : Doucet (Karjalaïnen, Raymond).

Pénalités pour Tours : 32’ ; pour Rouen : 14’.

Après avoir éliminé Brest de la Coupe de France (6-4), les Diables noirs rêvaient du même exploit face à Rouen en championnat. Histoire de remettre les pendules à l’heure, suite au sévère 9-2 encaissé à l’aller (4ème journée). Histoire de montrer que Tours a encore sa place parmi les quatre premiers de la poule nord, malgré ses deux dernières défaites consécutives devant Dijon.

C’est dans une patinoire pleine à craquer et animés des meilleures intentions, en tout cas, qu’ils abordent le début de la rencontre, en se hissant rapidement au niveau des Rouennais. La partie démarre très fort et huit petites secondes seulement, après la première prison sifflée contre Briand, Decaens ouvre la marque suite à un très bon slap de l’ancien dragon, le Canadien Jean-François Jodoin (1-0, 5ème).

Le ton est donné. Les noirs vendront chèrement leur peau, d’autant plus que sur une énorme passe de Pulscak, Bohunicky porte le score à 2-0, alors qu’il sort juste de prison (14ème).

La réaction adverse ne se fait pas attendre. La machine de Franck Pajonkowski est une mécanique bien huilée : à cinq contre quatre, Besse (16ème), Allard (19ème), puis Doucet (20ème) renversent la vapeur juste avant la fin du premier tiers (2-3).

Mais de retour sur la glace, c’est une nouvelle fois Tours qui prend l’initiative et permet à Dino Grossi d’inscrire son tout premier but de la saison (3-3, 27ème).

Le match est relancé. Les hommes de Bob Millette prennent de l’assurance et sur une très belle interception, alors que son équipe joue en infériorité numérique, Decaens trompe Raymond pour la deuxième fois de la soirée (32ème). Dans les tribunes, c’est le délire. Sur la glace aussi, d’autant que Bohunicky réussit lui aussi un doublé, quelques minutes plus tard (5-3, 35ème).

Seulement voilà, il était écrit quelque part que la soirée de samedi serait celle de Guillaume Besse (cinq buts !). Entre la fin du second tiers et la 49ème minute, l’internationnal rouennais fait trembler quatre fois les filets de Thierry Noël, et permet à son équipe de reprendre l’avantage (5-7).

Il reste alors dix minutes à jouer. Tours lance ses dernières forces dans la bataille et Eizenman parvient à raviver la flamme (6-7, 51ème). De part et d’autre, le palet circule bien. C’est propre. C’est précis. C’est efficace. Il y a bien longtemps qu’on n’avait pas vu un si beau match de hockey à la patinoire. A tel point que tout le monde aurait aimé voir le dernier coup de poker de l’ASGT (jouer sans gardien) se terminer plutôt en mort subite que par un dernier but de Doucet (59’24). Dommage.

Il reste maintenant cinq matches aux Tourangeaux pour faire le plein et cela commence dès demain soir (20h30), ici contre Dunkerque.

Julien Mallet

 

Ils ont dit : Gleize "Quel spectacle !"

Dino Grossi (Tours) : "Ce premier but, je l’attendais, nom de Dieu. Je me sens plus léger, maintenant. Le piano n’est plus sur mes épaules. Le public a été vraiment super ce soir. Il a été le sixième homme sur la glace. Moi, je suis vieux, je connais ça, mais pour les jeunes, c’est génial. Cela leur donne une jambe en plus pour patiner plus vite."

Peter Bohunicky (Tours) : "Marquer six buts à la maison, c’est bien. En laisser huit à Rouen, c’est mal. C’est dommage. Tout le monde avait travaillé fort à l’entraînement. On a manqué d’un peu de chance".

François Gleize (Tours) : "C’est rageant, mais moi, maintenant, j’ai décidé d’être positif. Quel spectacle ! C’est agréable d’avoir ce niveau à Tours. Je suis content d’être dans ma ville après toutes les galères qu’on a vécues. Je suis content de participer à un tel spectacle, un tel niveau de jeu. On a battu Brest lundi, c’est déjà une grosse performance. Ce soir contre Rouen, on a bataillé tant qu’on a pu. On peut encore faire d’autres exploits".

Guillaume Besse (Rouen) : " Cela a été un match très difficile, il ne faut pas se le cacher. Les deux équipes ont eu leur chance de gagner. On a juste été un petit peu plus opportuniste sur la fin. Voilà, il faut un vainqueur, un vaincu. Ce soir, cela a été nous mais très dur."

Bob Millette (Tours) : "On peut sortir la tête haute. Les gars ont joué un match super. On a mené. Eux ont mené. On n’a pas lâché. On est revenus nous aussi dans le match. Maintenant, il faut voir qu’on est en progression et que les gars sont bien motivés. On n’est pas encore morts. Il reste cinq matches. Si on joue du hockey comme on le joue là, on peut encore créer des surprises."

 

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