Les Albatros ne volent-ils pas trop vite ?

 

Article de Ouest France (19 novembre 2002).

Les Albatros recevaient Amiens ce samedi au Rïnkla stadium. Les Picards, leaders du Super 16 se sont inclinés face à des Brestois motivés qui du coup prennent la tête du championnat élite et revoient leurs ambitions à la hausse. Cette accession vertigineuse n'est-elle pas trop rapide ?

"Cette victoire contre une des meilleures équipes nous amène naturellement penser que l'on peut se mêler à la lutte pour le titre" explique Annick Bounoure. L'appétit vient en gagnant. Mais n'est-ce pas faire glisser le palet un peu vite ? Briec Bounoure le président l'a rappelé à plusieurs reprises depuis le début de saison, l'équipe version 2002-2003 des Albatros était une formation destinée à disputer le championnat de première division. C'est un peu en reconnaissance des efforts consentis pour la réalisation d'une nouvelle installation qu'il a accepté de participer à cette compétition. En résumé : pour proposer de beaux spectacles dans une belle installation. Mais cet engagement au plus haut niveau génère des dépenses supérieures au budget consenti pour une D1. Il ne fait aucun doute que le président brestois se démène actuellement en coulisse auprès des diverses instances, mairie et conseil général notamment, pour solliciter une aide supérieure à ce qu'elle est actuellement. "D'ailleurs, si on ne nous écoute pas, lâchait-il voici quelques jours, je ne poursuivrais pas l'aventure à ce niveau". Le club de hockey brestois sait avoir trouvé en Gérard Cabon, le nouvel adjoint au sport de la ville de Brest, "quelqu'un qui a tout compris" selon l'expression de la vice-présidente.

Le potentiel public

Condamnés aux installations précaires depuis de nombreuses années, les Albatros ont su conserver leurs supporters. Même à l'Ermitage, pendant les années de purgatoire il n'était pas rare de compter jusqu'à 500 ou 600 personnes pour des matchs de Nationale 2.

Les premières rencontres au plus haut niveau confirment l'intérêt affiché par les habitants de la région brestoise pour ce sport de glace. Le potentiel public est une réalité et le match de ce dernier samedi, en simple poule qualificative pour les play-offs, joué à guichets fermés, l'atteste évidemment avec force. Le hockey sur glace, et plus précisément les Albatros, est le meilleur ambassadeur des sports de glisse pour le Rïnkla Stadium. Le succès actuel, et les succès escomptés devraient attirer de nouveaux partenaires et justifier le soutien des élus.

Sportivement, les Albatros sont dans l'expectative. Les dirigeants savent avoir constitué un groupe qui " tient la glace ". Est-il suffisant ainsi ? Faut-il enrôler un joker avant la date limite qui est celle du dernier match face à Rouen ? Actuellement la seconde solution tiendrait la corde car il se susurre que l'arrivée d'un attaquant de bonne pointure serait toujours d'actualité. Par contre Jean-Baptiste Dell'Ollio, le gardien, à la faveur de son sans-faute de samedi, devrait voir sa pige prolongée jusqu'en fin de saison.

Arrivés très vite au sein des meilleures équipes nationales, les Albatros cherchent donc aujourd'hui à s'y ancrer durablement. En travaillant sur deux axes essentiels, le sportif d'un côté et dans ce domaine la voie est encourageante. Le soutien financier d'autre part, et là, malgré les améliorations enregistrées ces dernières années, le travail reste considérable.

 

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