Sadoun, la glace dans le sang

 

Article du Bien Public de Dijon (22 novembre 2002).

Champion de France en titre avec Reims, international (fils de l'ancien international Kader Sadoun), et actuel meilleur buteur brestois avec sept buts en dix rencontres, Yven Sadoun est à 23 ans, l'une des valeurs montantes du hockey français. Rencontre avant sa venue à Dijon demain.

- Pourriez-vous nous rappeler brièvement votre parcours ?

Yven Sadoun : "J'ai été formé aux Français Volants jusqu'en cadets, puis, voyant qu'il n'y avait aucune équipe seniors, j'ai préféré anticiper un départ de toute manière inéluctable. Je me suis alors dirigé vers Viry. A partir de ce moment-là, les choses se sont accélérées puisque, malgré mon jeune âge (16 ans) dès mon premier entraînement, Patrick Caron, l'entraîneur castelvirois de l'époque, a souhaité m'intégrer dans le groupe de l'équipe première."

En première à 16 ans

- Depuis c'est une constante progression : équipe de France, titre de champion de France.

"Je tiens à préciser que le facteur chance a grandement facilité mon éclosion. Quand vous avez 16 ans, vous pouvez faire partie du groupe senior mais de là à jouer régulièrement, il y a un monde. J'ai profité des blessures des uns et des autres, ainsi que des départs massifs de nombreux Castelvirois pour Boulogne. De plus, il est plus aisé de se faire une place au sein d'une structure relativement modeste comme celle de Viry plutôt qu'à Rouen par exemple. Maintenant, rien n'est fait, notamment en équipe de France où je suis loin d'être un pilier. Je dois encore prouver pas mal de choses."

- Jusqu'à présent, le seul bémol de votre brillante carrière, s'avère être le dépôt de bilan rémois de la fin de saison dernière.

"J'étais parti de Viry afin de rejoindre mon frère Loïc. Reims était un club qui fonctionnait à merveille, que ce soit l'équipe première, le centre de formation. La situation ne fut pas évidente à vivre car il y a toujours un côté nostalgique qui intervient."

- Lors de l'intersaison, vous avez d'ailleurs failli venir à Dijon.

"Si j'avais eu en ma possession un contrat, j'aurais signé en Bourgogne. Nous étions d'accord sur le plan financier, contrairement à ce qui a été déclaré par M. Brigand, puis publié dans la presse. Simplement, j'attends toujours qu'il me présente un document administratif entérinant cette entente. Quand j'ai vu que j'étais soi-disant 'trop gourmand', je peux vous dire que je suis tombé des nues ! Je n'ai jamais fait de caprices de star. Jouer à Dijon m'aurait permis de me rapprocher de mes amis, tout se présentait bien pour que je fasse partie de cet effectif. J'ai attendu jusqu'en août. Je ne me suis mis à la recherche d'un autre club qu'après."

"Pas un mercenaire"

- Vous avez finalement déposé vos valises en Bretagne dans un club entouré d'une réputation sulfureuse.

"C'est vrai que Brest est vraiment un club à part. Tout est possible, il y a des choses positives, d'autres moins, mais je m'y sens bien et je pense que je vais rester, je ne suis pas un mercenaire."

- Samedi vous vous déplacerez à Dijon en tant que leader, êtes-vous surpris de cette position car Brest est promu en élite ?

"Absolument pas, le club a un passé, et le leitmotiv des dirigeants c'est gagner. Quand on veut, on peut !"

- Ce match de demain est lourd d'enjeu car il peut vous permettre de décrocher la qualification pour les quarts de finale et ainsi éliminer définitivement Dijon.

"Plus tôt ce sera fait, mieux ce sera mais c'est une rencontre importante pour les deux équipes. Dijon connaît actuellement une bonne période, et, il est clair que si nous commençons à pratiquer un hourra hockey, nous souffrirons. En revanche, si défensivement nous tenons notre match comme contre Amiens, nous ne devrions pas être inquiétés."

Propos recueillis par Jérôme Roblot

 

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