La double vie de Desrosiers

 

Article de La Nouvelle République (29 novembre 2002).

A 22 ans, Julien Desrosiers, le meilleur buteur de D1 l'an passé, s'apprête à vivre un mois de décembre chargé avec, d'un côté, son mariage et, de l'autre, la qualification de l'ASGT.

Certains signes ne trompent pas. Depuis que Julien Desrosiers joue sur la troisième ligne, l'ASGT n'a perdu qu'une seule fois (6 - 8 contre Rouen) et marqué 24 buts en quatre matchs. Le meilleur buteur de division 1 l'an passé avec Strasbourg, a tranquillement pris ses marques (1 assistance) puis s'est réveillé contre Dunkerque (1 but) avant d'exploser contre Angers (3 buts).

"Je suis plus à l'aise comme ça. Ma façon de jouer colle bien avec Pierre (Petr Bohunicky) et François (Gleize). Je suis un fabricant de jeu, qui aime attirer les adversaires pour libérer ses partenaires. Et ce que j'aime avec eux, c'est qu'ils vont tout de suite me donner le palet parce qu'ils savent qu'il va leur revenir", explique le jeune Canadien de 22 ans, qui reconnaît avoir eu un peu de mal à s'adapter au début. "Cela fait cinq ans que je joue de la même façon. Cela m'est difficile de tout effacer."

Formé durant quatre saisons à l'école de la Ligue Junior majeure du Québec, à Rimouski, dans le Bas Saint-Laurent où habitent ses parents, et Drummondville, "Juju", comme le surnomment ses équipiers, est arrivé en France en 2001. Direction l'Alsace de l'Etoile Noire, dont il ne garde pas un souvenir impérissable, hormis le fait qu'il y a rencontré Jessica (23 ans), sa future femme qu'il épousera à la mairie de Tours, en décembre, après le deuxième tour de Coupe de France.

"Les préparatifs sont déjà bien avancés", raconte-t-il, non sans une certaine flamme dans les yeux. "On va enfin pouvoir réunir tout le monde. Ma famille qui n'est jamais venue en France, et la sienne qui est au Maroc. On va passer les fêtes ensemble."

Libéré de toute pression, "Bob n'a jamais dit quoi que ce soit quand je ne marquais pas ". Julien conjugue aussi bien vie familiale et carrière professionnelle. Son rêve, faire son trou en France et en Europe, comme tant d'autres Canadiens l'ont fait avant et autour de lui. A commencer par Bob Millette, Dino Grossi ou Jean-François Jodoin.

"C'est une des raisons pour lesquelles j'ai quitté Strasbourg", continue-t-il. "Avec la création du Super 16, il fallait que je joue en élite. Strasbourg n'a pas voulu faire l'effort d'y adhérer. Tours m'a alors contacté et j'ai dit oui tout de suite car je me souvenais de l'ambiance du public ici. Cela m'avait donné l'image d'un club sympa. Aujourd'hui, je ne le regrette pas."

"Je suis jeune, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre", conclut Julien qui a arrêté ses études à 17 ans, avant de partir à Drummondville. "Et je donne tout ce que je peux pour y arriver."

En attendant de jouer en Suisse ou en Allemagne, "deux championnats très intéressants", le bientôt jeune marié sait qu'il doit d'abord faire encore ses gammes, et aider l'ASGTours à gagner ses trois derniers matchs afin de jouer la coupe Magnus en janvier. "Là-dessus, pas de problème, on est tous motivés."

Julien Mallet

 

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