Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (1^er décembre 2002).

Depuis le début de la saison, au delà de leur supériorité technique, les Mulhousiens dégagent une grosse impression sur le plan physique. Même dominés, les Scorpions arrivent toujours - pour l'instant - à hausser le rythme.

Pour parvenir à ce résultat, un accent tout particulier a été mis sur la préparation physique des joueurs. Une tâche dévolue depuis la fin de saison dernière à Jérôme Tshirhart. Christer Eriksson l'a rencontré alors qu'il dirigeait les Scorpions dans des séances de fitness, la saison dernière. Séduit, il lui a proposé de prendre en charge toute la préparation de ses joueurs.

Un travail de fond qui a véritablement commencé en ce début de saison, puisque Jérôme a pu mettre en place un programme complet. Il est particulièrement copieux, puisque les Mulhousiens ont retrouvé l'entraînement un mois en moyenne avant les autres équipes. Juillet et août ont été consacrés à une véritable remise à niveau physique. L'accent a été mis sur la musculation et le footing, avec des charges de travail importantes.

"Ce début de saison nous a permis de situer le niveau de forme de chacun, en effectuant de nombreux tests", indique Tshirhart. Certains accusaient un retard important. Aujourd'hui, le niveau s'est homogénéisé, grâce au sérieux dont ont fait preuve les joueurs. "Ils sont très professionnels. Certains ont un peu fait la gueule au début. Aujourd'hui, tout le monde bosse sérieusement", indique-t-il.

Il retrouve ses protégés pour trois séances hebdomadaires de 60 à 90 minutes. La durée est relativement réduite, les séances très intenses. Elles sont assez novatrices, dans un sport où l'entretien physique est en général uniquement individuel. Par ailleurs, chacun doit suivre un programme personnalisé.

"Cette approche collective est intéressante. Elle a un impact psychologique. Le fait de travailler en groupe les pousse à se surpasser. Pas question de se relâcher : les autres sont derrière pour rappeler à l'ordre, si besoin." Cela facilite la tâche de Jérôme. "Je n'ai pas eu besoin de m'imposer. J'ai été bien accepté. C'est moi qui dirige, mais il faut toujours être à l'écoute, se remettre en question."

Les séances se déroulent dans une bonne ambiance. Ce qui n'empêche pas des divergences. "Le brassage entre joueurs français et étrangers est enrichissant. Les conceptions sont différentes. Cela me permet d'échanger des points de vue." Si les joueurs ont dû accepter un nouveau mode de préparation, le changement a également été radical pour le préparateur.

"Je ne connaissais rien au hockey. J'ai dû m'adapter et me remettre en question. Mais quand tu pratiques du sport, tu t'adaptes rapidement. Aujourd'hui, je pense savoir ce dont ils ont besoin pour être au top." Ce qui ne l'empêche pas de garder à l'esprit que sa situation est fragile. "En ce moment, les blessés sont peu nombreux et les victoires s'enchaînent. Tout va pour le mieux. Dans le cas contraire, je serai en première ligne..."

Une lucidité qui le conduit à indiquer : "La trêve arrive vraiment au bon moment. Ils vont être bientôt au creux de la vague. Certains commencent à être très fatigués." Ce qui a même conduit à relâcher la charge de travail, avant le déplacement à Villard. "J'espère que tout va bien se passer et qu'il n'y aura pas de casse là bas", glisse-t-il, inquiet.

Une inquiétude vite oubliée lorsque l'on évoque ses projets pour la suite. "Les moyens dont on dispose ne sont pas idéaux. J'étais récemment à Amiens. Ils ont tout pour réussir : leurs propres installations, un gros temps de glace. Les Mulhousiens ont vraiment du mérite d'avoir des résultats en attendant d'avoir des conditions mieux adaptées."

Au-delà des problèmes matériels, il évoque des évolutions dans son approche de la préparation. "J'ai quelques idées pour les gardiens. Ils ne sollicitent pas les même qualités que les autres joueurs. Il faut donc leur préparer un travail adapté." Ce sera pour la saison prochaine.

Gérald Husser

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