Souffler sur les braises

 

Article de L'Est Républicain (12 décembre 2002).

Les Bisontins ont la ferme intention de faire oublier la première partie de championnat. Dans les prochaines semaines, un nouveau challenge se profile. Plus abordable.

BESANÇON. Bohuslav Subr percuté malencontreusement par l'arbitre durant l'échauffement précédent le match contre Tours, et emmené inconscient par le SAMU, ça ne s'invente pas. Cette dernière et malheureuse anecdote illustre assez bien la poisse qui s'acharne sur le BHC depuis septembre. Une cascade de blessures, un arbitrage partial, des recrues à l'état d'esprit discutable, rien n'a été épargné au club bisontin. Pas plus que la volonté de faire du neuf avec de l'ancien, les structures n'ayant pas suivi les résultats sportifs.

"Même contre Tours, il manquait finalement quatre joueurs (Subr, Kubis, Tremblay, Billard). Pas une seule fois cette saison je n'ai pu aligner l'équipe au complet. C'est du rarement vu" peste Alain Pivron qui n'entend pas pour autant baisser sa garde : "Vous ne m'entendrez pas me plaindre sur mon sort. Intrinsèquement, je reste persuadé que l'équipe vaut beaucoup mieux que ce que nous avons montré. Elle est supérieure à celle de la saison passée".

Il ne reste plus qu'à le démontrer ! Pas facile dans la mesure où il n'est pas à l'ordre du jour de se renforcer : "Niemi, Inkinen, Kohvakka, Lucas et Loureiro nous ont quittés, mais deux joueurs seulement les ont remplacés. Ce n'est pas difficile de comprendre qu'il me manque encore trois joueurs dans l'effectif actuel. Je ne reprends pas (pour le même prix qu'un entraîneur) la crosse de gaieté de cœur à 38 ans. C'est une nécessité !".

Dans les trois premiers ?

Exception faite de Mike Galati, sur lequel il s'est visiblement trompé, Alain Pivron ne paraît pas avoir commis d'erreur de jugement sur le recrutement. Il semble, par contre, que les cinq départs soient davantage liés à des questions d'intendance où d'engagements plus ou moins tenus qu'à des problèmes strictement de hockey.

Quoi qu'il en soit, il faudra faire désormais avec les moyens du bord, ce qui n'exclut pas une certaine ambition : "Pour relancer notre public et nos partenaires, nous voulons finir dans les trois premiers de la deuxième phase. Les braises sont encore chaudes, il faut que nous les ranimions !" commente le coach bisontin avant d'ajouter : "Même si je ne pensais pas vivre une telle saison, il ne faut pas non plus dramatiser. Après deux accessions en deux ans, nous n'allions quand même pas remporter la coupe Magnus... L'essentiel, c'est de bâtir en s'appuyant sur le hockey mineur dont la progression ne doit pas être freinée par quelques esprits chagrins. Pour sortir entre deux et cinq joueurs par tranche d'âge, capables d'évoluer en équipe première, il faut un travail considérable en amont. L'avenir est pourtant là pour le BHC".

Débarrassés des intouchables poids lourds comme Rouen, Amiens et Brest, les Bisontins devraient rapidement retrouver le chemin de la victoire et le public celui de la patinoire. Une nouvelle aventure commence.

Frédéric Vial

 

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