Villard, patrie de hockey
Article du Bien Public de Dijon (3 janvier 2003).
Auréolés d'un double titre de champion de France de Nationale 1 (2001, 2002) aux dépens de Mulhouse (2-3 et 7-4), puis, de Dijon (5-1, 5-2), les "Ours du Vercors" ont logiquement couronné ce triomphe par l'aventure Super 16.
En effet, passées les légitimes réticences dues en grande partie à un rythme de compétition de la défunte élite inadaptée au statut amateur de la quasi-totalité de cet effectif principalement local, les dirigeants villardiens se sont lancé corps et âmes dans la cour des grands.
Toutefois, malgré l'assurance d'une augmentation de budget par le conseil général de l'Isère, à l'image d'Auxerre en football, cette montée en grade n'a pas été l'occasion de folies sur un marché des transferts pourtant animé, ni de désavouer une politique formatrice exemplaire. Ainsi, le coach Murphy, fidèle parmi les fidèles malgré d'alléchantes propositions rouennaises, a cherché avant tout à conserver l'ossature d'un groupe qui évolue ensemble depuis des lustres.
Aussi, dans ce club à l'ancienne - "familial" diront certains -, on retrouve les Negro, capitaine emblématique, les frères Cruz, Favarin, dont Pascal dans les cages, grand espoir du hockey national ayant récemment participé à un stage de l'équipe de France senior, et autre Goncalves, un des nombreux fleurons de la pépinière villardienne. Seule ombre au tableau, les Isérois n'ont pu conserver le charismatique canadien Beaudin, meilleur marqueur de division 1 lors de la saison 1999-2000, attiré par les sirènes plus rémunératrices du club semi-professionnel de Verdun au Québec. D'ailleurs, au cours de l'intersaison dernière, la nécessaire légion étrangère, a largement changé de visage puisque deux des trois Américains Smith et Sylvia ont également choisi de rentrer au pays.
Travail, simplicité, efficacité
En revanche, les supporters villardiens ont eu le plaisir de retrouver Kolu, auteur d'une saison passée remarquable, tant sur le plan individuel que collectif. Le Finlandais ayant ramené dans ses valises un de ses amis, Sinkkonen, en provenance de la division Elite norvégienne. Appliquant le principe d'une arrivée pour un départ, poste pour poste, Murphy a remplacé Smith et Bergès par deux défenseurs d'expérience tout droit débarqués de Briançon à savoir Roth, bien connu dans le Dauphiné pour avoir joué plusieurs saisons chez "l'ennemi" grenoblois, et Guidoux, autre valeur sûre de ce championnat. Enfin, sur le plan offensif, les "Ours" ont enregistré les renforts d'un Canadien en la personne de Millar et dernièrement d'un troisième Finlandais, Karhula, ce dernier palliant la blessure de Métro, arrivé en cours de saison dernière.
Ce recrutement a priori peu médiatique s'est avéré néanmoins diablement efficace puisque l'objectif initial des Isérois qui était de se qualifier pour la coupe Magnus, fut rempli haut la mitaine. D'ailleurs, il paraît évident que Villard a les cartes en mains pour jouer les trouble-fête et ainsi ennuyer quelques gros bras trop présomptueux notamment dans sa patinoire fétiche André-Ravix, véritable lieu de pèlerinage des 3346 habitants de cet irréductible village de montagne.
Jérôme Roblot