"On peut gagner en finale"

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (9 janvier 2003).

Claude Bauer est un président optimiste. Ses Scorpions réussissent leur meilleure saison. Arrivés en 2e phase, il leur voit une place en demi-finale, et pourquoi pas, une finale... que Mulhouse peut gagner, selon lui.

- Cette 2e phase, c'était l'objectif minimum de la saison...

- Oui, quand même... L'an dernier, nous avions terminé septièmes. Nous ne pouvions pas faire moins cette année. Notre adjoint au sport nous avait promis qu'une place dans les huit premiers nous vaudrait une rallonge de 150 000 F... et 100 000 F de moins dans le cas contraire. Pour le standing, c'est aussi ce qu'on cherchait. Par contre, je ne pensais pas qu'on gagnerait tous nos matchs.

"Tendance à l'euphorie"

- Vous ne comptez qu'une défaite, en Coupe de France...

- On a perdu à Chamonix. Les gars se sont bien repris ensuite. Ce que je crains, c'est cette tendance à l'euphorie, de la part des joueurs, du public et de la presse. Le jour où on va perdre, je ne veux pas qu'on nous parle de baisse de régime... Pour la suite, je suis surtout inquiet des absences de Christer (Eriksson), pris par l'équipe de France féminine. À Chamonix, il n'était pas là.

- Vaillant ne parvient pas à le remplacer ?

- Arnaud Vaillant fait bien son travail. Les joueurs le respectent. L'équipe a les moyens de tourner seule. Mais je préfère qu'Eriksson soit là. Les joueurs sont comme de grands enfants... Et puis Vaillant n'a pas l'expérience d'un Eriksson. Cette histoire avec l'équipe féminine, je ne l'ai apprise qu'en septembre. Cela me gêne un peu. Je vais m'arranger pour qu'il soit moins souvent absent.

- Quel est maintenant l'objectif du club ?

- Il faut être dans les quatre ! Sur le papier, on en a les moyens. L'objectif était déjà celui-là en début de saison, mais on n'osait pas trop le dire. On a passé plusieurs obstacles, on a étudié les forces en présence... Samedi, notre défense sera enfin au complet. Michou sera sur la glace, Strandberg aussi. Bergamelli devrait revenir dans quelques semaines. Ce sont des plus.

"Personne ne domine"

- Quelles sont les équipes qui vous font peur ?

- Aucune. Personne ne domine vraiment. Rouen met beaucoup de buts, mais en prend presque autant. À Amiens, on aurait pu perdre, mais aussi gagner. Nous, on prend très peu de buts. C'est rassurant. Brest reste l'inconnu. Je ne connais pas ses joueurs. Face à Anglet et Grenoble, on n'a pas pris trop de buts... Cette saison, Christer a pu construire son équipe, et le collectif est là.

Titre "possible"

- Le match à Amiens a-t-il servi de test ?

- On ne savait pas si poule Nord était plus forte que la nôtre. On aurait pris une gamelle, on se serait posé des questions. Là non. Cette saison, personne n'est vraiment au-dessus. La décision sera sportive, pas budgétaire. Il faudra être prêt, bien préparé. Cela dépendra de la gestion des matchs, si on a plus ou moins de blessés... les aléas du sport. C'est une bonne chose.

- Soyons fous ! Rêvez-vous du titre ?

- Je ne suis pas fou. Et je ne rêve pas. Si on parvient en finale, on peut gagner. C'est jouable, dans le domaine du possible. Je n'ose pas dire que c'est un objectif parce que je suis superstitieux. Cette saison, ce serait inattendu. Ce n'était pas prévu. À Bercy, on peut y aller. On a les moyens d'aller en finale. C'est clair. Je le répète : c'est n'est que l'aspect sportif qui fera la différence.

"Plus de jeunes"

- En général, vous êtes maudits en finale...

- Cela m'énerve d'ailleurs. On dit toujours jamais "deux sans trois". Nous, les trois fois, on les a mangées. On a lavé le mauvais sort. D'un autre côté, si on avait insisté, en restant en D1, on aurait fini par remporter le championnat. On a préféré monter. Aujourd'hui, on cherche à s'installer durablement au plus haut niveau. La saison prochaine, nous ferons jouer plus de jeunes.

Propos recueillis par Serge Bastide

 

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