À pas de loups

 

Article du Bien Public de Dijon (10 janvier 2003).

Lâchés la saison passée lors du sprint final, terminant de ce fait à la troisième marche du podium pour la seconde année consécutive, les "Brûleurs de Loups" ont déçu leur exigeant public, impatient de retrouver le lustre d'antan scintillant de quatre titres de champion de France (1981, 1982, 1991, 1998). Cependant, malgré cette pression populaire qui connut son apogée contre Anglet (victoire 3-2 après prolongation) où les supporters demandèrent la démission de l'entraîneur Fokine, les dirigeants isérois ont retenu les leçons d'un passé chargé de deux dépôts de bilan (1991 et 1998) en cherchant à peaufiner l'effectif présent plutôt que de le révolutionner. Aussi, peu de mouvements à signaler, les joueurs en fin de contrat ayant vu leur bail renouvelé, exceptions faites de Maynard, parti à Rouen afin de construire une carrière post-hockey comme directeur du mineur, d'Oprandi, qui, jugé trop juste, n'hésita pas à traverser la France pour cirer le banc du promu brestois, et de Bergamelli, à qui Mulhouse faisait les yeux doux depuis un moment déjà. Quant au Finlandais Suvanto, un des gros salaires de cette formation, ce dernier a choisi de s'exiler en Anjou, soulageant ainsi les finances moribondes du club.

Côté renforts, à défaut de pouvoir engager un attaquant de fort tonnage, faute de moyens financiers adéquats, le staff grenoblois a préféré miser sur les révélations de D1 de la saison passée. Ainsi, Shchevelev, repéré il y a un peu plus d'un an au Spartak de Moscou par son compatriote Fokine, s'est installé en Isère après un crochet à Dunkerque. L'autre recrue étant l'ancien strasbourgeois Saarinen, pourvu de statistiques impressionnantes pour un défenseur avec 17 buts à son compteur. Puis, les techniciens ont incorporé quelques joyaux de la maison grenobloise tels que Millerioux, Papa, Bachet, tous trois sélectionnés en équipe de France juniors, sans oublier Tartari. Enfin, à cet ensemble qui a du relief (6 internationaux A), il convient d'ajouter Deschaume qui revient d'une saison blanche après une grave blessure au genou. L'exemple de Reims qui n'avait recruté qu'un seul joueur en 2001 avec le bonheur que l'on sait (un titre de champion de France à clé) a fait recette en Isère.

Coups du sort à répétition

En revanche, si sur le plan du recrutement, les Grenoblois n'ont pas fait de vagues, il en va autrement des coulisses. Ce fut tout d'abord, les vraies fausses arrivées du défenseur mégevan Léoty, et de l'international Meunier, en attaque, qui, après s'être entraîné avec le groupe durant tout le mois d'août, a préféré tenter sa chance Outre-Atlantique.

Puis, Grenoble, à l'instar d'Anglet et de Besançon, fut montré du doigt par la Fédération, à telle enseigne qu'il fallut un audit financier complet début juillet pour assurer sa participation dans le Super 16. Enfin, en guise d'apothéose, ce fut au tour du mythique Christian Pouget d'être contrôlé positif au cannabis pour la seconde fois de sa carrière. Bien qu'il ait tenté de justifier son acte, par des fins thérapeutiques, le meilleur joueur du dernier championnat avec 45 points fut suspendu un an ferme. Soit quelques remous dont les "Brûleurs de Loups" se seraient bien passés à l'aube d'une saison pourtant pleine de promesses.

Jérôme Roblot

 

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