Article de l'Alsace (1^er février 2003).

Cette fois, ils ne peuvent plus s'ignorer. Rouennais et Mulhousiens se regardent ce soir dans le blanc des yeux pour une rencontre aux airs de finale anticipée. Depuis l'ouverture du Super 16 en septembre dernier, les deux équipes patinent sur du velours et survolent la concurrence. Alors que les Scorpions demeurent toujours invaincus après leurs 17 premières rencontres, les Dragons de Rouen n'ont pas rencontré davantage de soucis. Sur la glace du moins car le début de saison du club normand a été marqué par une série de pénalités infligées par la Fédération pour non-respect de la réglementation du nombre d'étrangers. Rien de bien grave en tout cas pour les joueurs de François Pajonkowski, sortis indemnes de la poule Nord juste derrière Amiens et auteurs d'un brillant début de seconde phase. Vainqueur de ses quatre premières rencontres depuis l'entame de la Coupe Magnus, Rouen trône sans grande surprise au sommet du championnat.

La surprise, elle, vient plutôt de derrière et de cette formation mulhousienne que personne n'attendait franchement à un tel niveau. Placé dans le sillage des Normands au classement (1 petit point sépare les deux équipes), le HCM a l'occasion ce soir de prendre la tête et de faire trébucher le grandissime favori au titre, invaincu sur sa glace en championnat depuis 1160 minutes. Une perspective certes alléchante mais pas vitale pour des Mulhousiens davantage préoccupés par l'obtention d'un passeport pour les demi-finales. "Cette rencontre passionne beaucoup de monde car elle oppose les deux premiers mais elle ne sera pas plus importante que la suivante face à Dijon, explique le coach mulhousien Christer Eriksson. Si on gagne, ce sera tant mieux car on creusera encore un peu plus le trou avec nos poursuivants et on préservera ainsi notre invincibilité. Si on perd, on n'en fera pas une montagne. Rouen, c'est une institution, c'est la plus grande équipe de France, c'est le club le mieux structuré et le plus riche de l'Hexagone". Le technicien suédois, qui sait de quoi il parle puisqu'il a été le responsable du centre de formation rouennais durant un an avant de rejoindre l'Alsace, oublie également de préciser que Rouen, c'est aussi et surtout la meilleure attaque du championnat avec ses 112 buts en 19 rencontres (soit une moyenne de 5.89 buts par match). Une donnée qui promet un choc très contrasté, le HCM possédant de loin la défense la plus hermétique du Super 16 (22 buts encaissés en 17 rencontres soit une moyenne de 1.29 buts par match). "C'est vrai que nous n'avons pas la même philosophie de jeu, souligne Eriksson. Moi j'ai préféré construire un collectif fort, une équipe homogène et soudée. Rouen, c'est un style à l'accent canadien. Ils misent sur de grosses individualités, des buteurs exceptionnels. Mais la différence, c'est surtout le côté financier. A Mulhouse, on ne peut pas se payer des buteurs comme ils peuvent le faire".

Dans une patinoire prête à exploser (il ne restait hier matin que 50 places sur les 3500 en vente), le technicien suédois s'attend à un match "tendu". "Le danger avec eux, c'est d'encaisser en l'espace de quelques minutes, deux ou trois buts. Très rapidement, ils peuvent tuer le match. Nous devrons toujours être au combat et rester sur nos gardes. J'espère également que cette rencontre restera correcte. Je préfère perdre le match que trois joueurs pour Dijon". Face à une formation rouennaise privée de son meilleur buteur Guillaume Besse, le HCM devra se passer des services de Jean-Michel Larroque (parti à Anglet pour des raisons familiales), Etienne Croz (blessé) et Thomas Bergamelli (convalescence). En revanche, le défenseur suédois John Wikström devrait être de la partie pour son tout premier match sous les couleurs mulhousiennes.

Retour aux articles de février 2003