Article de l'Alsace (3 février 2003).

Les irréductibles supporters des Scorpions ayant bravé les routes enneigées pour rejoindre la Normandie n'auront pas fait le chemin pour rien. Samedi soir, le grand choc de la Coupe Magnus opposant Rouen à Mulhouse, les deux meilleures équipes françaises à l'heure actuelle, a tenu toutes ses promesses. Du rythme, de l'intensité, des buts, quelques renversements de situation et une bonne dose de suspense, les acteurs à l'affiche ont réuni tous les ingrédients nécessaires pour présenter aux 3000 spectateurs présents une délicieuse recette. À l'issue d'une rencontre dont chacune des deux équipes aurait pu sortir victorieuse, le score de parité (5-5) paraissait ainsi logique. Dans les deux camps, on s'y accommodait d'ailleurs plutôt aisément. "C'est un bon point car ça n'a pas été facile, soufflait l'ex-Mulhousien Jimmy Provencher en quittant le vestiaire. Après un bon début, on a voulu trop en faire et nous sommes tombés dans le piège des Alsaciens. Ils nous attendaient en défense pour lancer des contres. Résultat : ils sont revenus au score et le match est devenu fou. Ils auraient pu gagner, on s'en sort bien !".

À l'autre bout du couloir, le large sourire de l'entraîneur mulhousien Christer Eriksson en disait long sur la fraîche performance de ses joueurs. "Il ne faut pas faire la fine bouche. On jouait dans un temple du hockey où nos adversaires sont invaincus depuis un an. Prendre le point du match nul, c'est très bien et très prometteur. On ne leur a pas offert une soirée tranquille, nous avons su montrer la bonne combativité, trouver le bon tempo, après une première période durant laquelle nous étions très crispés face à une première ligne adverse redoutable. Nous avons encore démontré une grande force morale pour revenir dans le match. Marquer trois buts dans le 2e tiers-temps, c'était très fort. Nous aurions même pu rentrer à la maison avec la victoire si le palet n'avait pas flirté avec la ligne durant la prolongation. Mais ce point est quand même un point gagné. Ils nous ont fait aucun cadeau. On a ce que l'on mérite." Au chapitre des autres points positifs du week-end, on notera la bonne première sortie du nouveau défenseur suédois John Wikström mais aussi la montée en puissance de Steve Michou. Buteur à deux reprises, l'ancien Clermontois trouve peu à peu ses repères au cœur de la première ligne, à la plus grande joie de son entraîneur. "Je suis content pour lui. Il n'est pas encore à 100 % physiquement et il arrive à marquer deux fois dans un match au rythme très élevé. Tout ça, c'est encourageant. Maintenant, on sait vraiment qu'on peut être à la hauteur". De la hauteur, le HC Mulhouse en a encore pris davantage au lendemain de ce qui demeure probablement sa meilleure prestation de la saison. Toujours invaincus depuis le début du Super 16 (soit 18 matches), les Scorpions boucleront, le 12 février prochain devant Dijon, le cycle aller de la Coupe Magnus en ayant quasiment l'assurance de disputer les demi-finales. Car si la lutte entre Grenoble et Dijon pour la quatrième et dernière place qualificative promet d'être chaude jusqu'au bout, le trio de tête (Rouen, Mulhouse, Amiens) paraît intouchable. Lors des matches retour, les Mulhousiens auront de surcroît l'avantage d'accueillir sur sa glace tous les favoris.

Retour aux articles de février 2003