Mulhouse, nouveau ténor français

 

Article du Bien Public de Dijon (11 février 2003).

Malgré deux échecs consécutifs en finale du championnat de France de division 1 face à Brest puis, Villard (3-2 et 7-4), l'année passée, les dirigeants mulhousiens décidèrent de franchir le cap en se frottant à l'élite nationale.

Le pari est d'envergure, puisqu'il s'agit alors d'endosser l'étiquette de club phare de l'Est de la France, Epinal, Strasbourg, et Dijon croisant la crosse à l'échelon inférieur. Le recrutement est à la hauteur des espérances alsaciennes avec entre autre les arrivées des Provencher, Lhenry (gardien de l'équipe de France), Coqueux (actuel international). Le Suédois Eriksson, actuel assistant de Leime, sélectionneur national, coachant cet ensemble pétri de talent.

Malgré tout, les difficultés ne tardent pas à montrer le bout de leur nez et, les blessures se multipliant, les 'Scorpions' trustent la dernière place du classement. En dépit d'une troisième phase intéressante se payant au passage le luxe d'accrocher à son tableau de chasse Grenoble et Amiens, Mulhouse ne décollera pas. Néanmoins, cet apprentissage s'avère plus que positif, l'aventure peut se poursuivre sur des bases sereines avec d'autres horizons en préambule. Aussi, malgré un conflit ouvert avec la municipalité, les dirigeants déplorant des conditions matérielles lamentables (vestiaires délabrés et sales), les Alsaciens s'activèrent beaucoup durant l'intersaison, souhaitant ainsi jouer un rôle majeur dans cette élite new-look appelée Super 16 au même titre que leurs illustres concurrents que sont Rouen et Amiens.

Un collectif largement remanié

Ainsi, Eriksson a réussi le tour de force de conserver Lhenry, régulièrement impérial dans ses cages. Ce dernier sera secondé non plus par Denis, mais, par Burnet, ex-Chamoniard et grand espoir du hockey français à l'instar son frère angevin. En défense, les dirigeants mulhousiens ont eu la mitaine lourde puisque seuls subsistent l'international Prunet et le Finlandais Ruokonen, la porte de sortie ayant été proposée à tous les autres tels que les Dumenil (sérieusement blessé en cours de saison, parti pour Besançon), Lageard (éternel remplaçant), Lehmusvuori (trop indiscipliné), N.Carry (retournant dans le Sud-Ouest natal), et Karlsson.

Pour les remplacer, on a fait appel à du lourd, Strandberg (94 kg), Ollila (92 kg), et enfin Ablad (98 kg), connu des supporters français pour sa saison avec les 'Léopards' caennais en 1999-2000. Autre renfort intéressant, complétant cet impressionnant quarté étranger, celui du robuste slovaque, Brincko (ex-Besançon). Enfin, la venue de l'international junior Lecompère, formé à Viry, termine cet édifice reconstruit de toutes pièces.

Appel aux joueurs français

Sur le plan offensif, là aussi, Ericksson n'a pas fait dans la demi-mesure. Ainsi, Galmiche, éternel malchanceux, n'aura eu que peu de temps pour s'imposer, la faute à un grave accident de moto, ceci faisant suite à une rate éclatée par une charge de Moyon, en début de saison 1999-2000, alors qu'il était à Reims, puis, une luxation de l'épaule la saison suivante, lors de son passage à Caen. Le Canadien Provencher, au rendement très en dessous des espérances a préféré intégrer la grosse artillerie rouennaise désirant ainsi trouver en Briand, Vogin, Saint-Pierre. Les Norbak et Paananen de l'époque lyonnaise ou caennaise. Boman et Aubry, s'en sont également allés, ce dernier renforçant le contingent bisontin. Même s'il reste un solide noyau, composé de Faith, Coqueux, Bilbao, Croz et Bringuet, le ménage est assez conséquent.

Afin de palier à ces défections, le technicien suédois a fait appel à une majorité de français exception faite de Larsson, a commencé par Aimonetto, champion de France en titre, excellent distributeur de palet soit une parfaite rampe de lancement pour la flèche Faith. L'espoir Carrara, devait également faire partie du lot des ex-rémois mais des ennuis de santé l'ont contraint à abandonner prématurément la compétition si bien que l'expérimenté Larroque (ex-Anglet, Bordeaux, Angers), bon gratteur de palets dans les coins, le revanchard Bergamelli (ex-Grenoble), et enfin le talentueux Chassard (ex-Epinal), constitueront à eux seuls les nouveaux fers de lance alsaciens.

Quant à Michou, ancien meilleur marqueur clermontois déjà remarqué sous les couleurs lyonnaises, puis angevines (en 97-98, au sein d'une ligne Vogin-Garnier-Michou diablement efficace) victime d'une rupture de ligaments du genou en début d'année, il devrait être un atout précieux lors des phases finales, L'ensemble a fière allure, digne d'entrer dans le giron très fermé des cadors hexagonaux. L'objectif avoué du club de décrocher un billet pour le carré final ne devant a priori constituer qu'une simple formalité en attendant peut être rapidement mieux.

Jérôme Roblot

 

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