Sur la corde raide

 

Article de l'Est Républicain (22 février 2003).

Dans la sinistrose ambiante, le BHC se déplace à Dunkerque avec un effectif réduit à sa plus simple expression.

BESANÇON. Difficile de rester concentré sur son sujet quand le navire menace de couler à tout instant. Sérieusement secouée ces derniers temps, la barque du BHC s'est peu à peu transformée en une grosse galère progressivement désertée par ses occupants. Alain Pivron, en capitaine-courage qu'il est, a beau tenter de mobiliser les dernières énergies, ses efforts ne sont guère récompensés de succès. Plutôt le contraire, même...

Des "forces vives" recensées samedi dernier à la patinoire La Fayette ont disparu les noms de Milan Kubis (suspendu) et Josef Drzik, en délicatesse avec son épaule, tandis que Benoît Sibon honore ses... vacances. Reste le cas de Karel Kadlec, lequel s'est fait porter pâle pour un problème à la hanche. "Une fracture morale", dégage Pivron. Avant de tenter une autre explication, non dénuée d'humour : "À moins que cela ne soit une MLD". Comprenez la Maladie des Longs Déplacements. Quand rien ne va...

Résultat des courses ? Le BHC se présentera sur la glace de Dunkerque avec un effectif rikiki : dix joueurs, pas un de plus. Et un peu près autant pour finir la saison. Soit tout juste deux lignes, sans aucune possibilité de changement. "D'habitude, on avait toujours un ou deux éléments susceptibles de s'intégrer dans les rotations", rappelle Pivron. "Là, même pas". Autant écrire que la marge de manœuvre des Séquanes est égale à zéro puisqu'en cas d'expulsion de l'un de ses dix derniers "rescapés", le BHC serait contraint à déclarer forfait sans aucune autre forme de procès.

Série en cours...

Face à ce tableau guère reluisant (euphémisme), Alain Pivron n'oublie pas de préciser que les salaires de janvier ont été versés, ce qui ne contribue pas pour autant à redonner un poil de sérénité à une ambiance qui se détériore jour après jour.

"Dès que l'on a plus la tête à ce que l'on fait, ça se voit tout de suite", déplore le coach bisontin, forcément chagriné par la tournure des événements avant ce long déplacement à Dunkerque. Car pour ceux qui l'auraient oublié, le BHC n'a jamais connu les affres de la défaite cette saison devant les Nordistes. "C'est d'ailleurs bien pour cela que je m'attends au meilleur comme au pire", confirme Pivron, "mais plutôt au pire".

Quatrièmes à une petite longueur de leurs adversaires du jours (avec un match en moins), les Séquanes ont toujours un rôle à jouer dans cette phase Nationale. Simple question d'honneur et de fierté. En attendant des jours meilleurs...

Bertrand Joliot

 

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