"J'ai quelque peu douté"

 

Article de Sud Ouest (26 février 2003).

Nourri au grain angloy, Xavier Daramy, meilleur espoir français, aimerait bien, ce soir, ajouter une demi-finale à Angers à un CV déjà flatteur. L'attaquant a les dents longues.

"Sud-Ouest". Comment abordez-vous la rencontre de ce soir ?

Xavier Daramy. La Coupe de France c'est quelque chose qui arrive très vite. Cela se produit match après match et une victoire suffit pour passer au tour suivant. Il est bien que l'on parvienne à ce stade cette saison car l'an dernier nous avions la Coupe d'Europe comme challenge. Nous ne nous sommes pas qualifiés cette année et il est important que parallèlement au championnat, que nous nous fixions un objectif particulier.

À mi-parcours de votre deuxième saison à Anglet, ne regrettez-vous pas le choix du retour dans le club de vos débuts ?

Pas du tout aujourd'hui. En revanche, l'an dernier je me suis posé des questions, j'ai douté. Le début de saison ne fonctionnait pas très bien à Anglet, or j'avais opté pour le choix du retour alors qu'il me restait une année junior au Québec. En plus, l'équipe des Panthères, à Saint-Jérôme, que je venais de quitter, était première du championnat. Heureusement, ensuite, cela s'est amélioré et j'ai vécu ici une grande expérience avec la Coupe d'Europe. En outre, j'ai été élu par la fédération meilleur espoir français.

Vous avez signé un contrat d'un an renouvelé cette année. Reconnaissez-vous l'Hormadi d'hier ?

Quand je suis parti, j'avais quinze ans. Martin Fecteau, le beau-frère de Bob Ouellet, devenait entraîneur-joueur. J'ai peut-être eu un signe. Je quittais aussi le collège Endarra et ses 800 élèves pour le lycée de Saint-Jérôme et ses 1100 élèves. Figurez-vous qu'une jeune fille s'est assise à côté de moi pour mon premier cours de maths. Il s'agissait de la sœur de l'entraîneur que je venais de quitter. Sérieusement, depuis que l'Hormadi est passé en Elite, il est beaucoup plus professionnel par la rigueur de ses entraînements, le niveau de jeu et l'infrastructure qui entoure le club.

Parallèlement à votre appartenance à l'Hormadi, ne visez-vous pas une carrière internationale en France ?

Depuis l'an dernier, je participe à des stages avec l'équipe de France sous la direction du Finlandais Heikki Leime qui a longtemps entraîné l'équipe de Caen. Lors du tournoi Euro Challenge à Minsk en Biélorussie, je me suis rendu compte que j'étais la plus jeune recrue de l'équipe de France. Sur les trois matches on a eu une victoire et deux défaites. C'était le dernier regroupement avant la préparation des championnats du monde qui auront lieu en avril prochain. L'entraîneur m'a dit que je ferai partie de la préparation mais que j'avais le temps de participer à des rencontres de ce niveau.

L'été où je suis rentré du Québec, Mathieu Mille, qui a joué depuis son enfance à Amiens et qui a signé à Anglet, et moi-même avons été en outre retenus pour participer à une équipe européenne que dirigeait le coach français...

Cela veut-il dire qu'après ce retour au pays vous risquez d'aller jouer dans des équipes plus huppées ? En France et pourquoi pas en Europe ?

Il y a deux facteurs qui entrent en ligne de compte. D'abord, parallèlement à ma carrière de hockeyeur, je mène des études d'informatique qui déboucheront l'an prochain sur le DUT. Il me faut ce diplôme. En clair, rester dans la région encore. Ce qui ne veut pas dire que cette échéance passée je demeurerai toujours ici. Dans mon esprit, jouer en France c'est jouer à Anglet et en Elite évidemment. Mais jouer au hockey, cela peut se faire aussi en Europe.

Cela sous-entend que vous avez reçu d'autres propositions en France ?

Je pense que mon titre de meilleur espoir français n'y est pas étranger car j'ai reçu des propositions de plusieurs grands clubs français dont Mulhouse, l'actuel leader.

Est-ce que votre deuxième ligne et vous même allez faire des étincelles ce soir ?

Jusqu'à ce jour, j'ai marqué une dizaine de buts. Je fais partie de la deuxième ligne de l'Hormadi. Avec Jérôme Patard et Geraud Maréchal, nous tournons pas mal ces temps-ci. Je souhaite vraiment que ce soir on ramène une victoire. Si ce n'est que je vais me retrouver en face du gardien Christophe Burnet. Le hic, c'est qu'il jouait avec moi en équipe de France lors de notre titre mondial. je n'aurai pas pour autant d'état d'âme : chaque fois que j'ai joué contre Angers, j'ai marqué.

Propos recueillis par Félix Dufour

 

Xavier Daramy

Date de naissance : 12 mars 1981 à Bayonne.

Débuts : entré à 4 ans à l'Hormadi avec son frère Eric.

Place : Attaquant centre ou droit.

Parcours : Moustique, poussin, benjamin, surclassé minime à l'Hormadi d'Anglet. Au lieu de partir en sports études dans les Alpes, se rend au Québec. Quatre saisons outre-Atlantique, trois au Québec et la dernière aux États-Unis en Iowa où il reste de septembre à décembre.

Sélections : champion du monde avec l'équipe junior des 20 ans à Füssen en Allemagne.

2002 : Retour à l'Hormadi d'Anglet, poursuit parallèlement ses études pour obtenir un DUT d'informatique à Bayonne.

 

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