Six minutes de bonheur

 

Article de Sud Ouest (28 février 2003).

C'est dans les prolongations que l'Angloy Jérôme Patard a qualifié mercredi soir à Angers son équipe pour la finale après lui avoir permis de revenir au score (4-3).

Angers - Anglet 3-4

LIEU : Angers. SPECTATEURS : 800

ARBITRES : MM. Calamoneri, Furet, Bouquin.

PÉNALITÉS : Pour Angers 18' et 10' à Rousselin. Pour Anglet, 20' et 10' à Saintonge.

ANGERS : 27'59" Jokinen (assistance Suvanto, Pourtanel), 39'01 Jokinen (Pourtanel, Tuominen), 56'22 Jokinen (Tuominen, George).

ANGLET : 25'44" Filippin (assistance Dostal), 51'40" Patard (Maréchal, Lassalle), 58'57 Dostal (Daramy, Mille), 66'06 Patard (Daramy).

Deuxième demi-finale : Amiens Villard de Lans le 11 mars.

Finale : à Annecy, le 18 mars.

Après une course-poursuite haletante, mercredi soir à la patinoire d'Angers, l'Hormadi, au bord de l'agonie, est parvenu, grâce à Jérome Patard à décrocher une place pour la finale de la Coupe de France dans une période fort justement appelée "la mort subite". Le premier qui marque tue le match de l'adversaire. Angers qui avait tout misé sur cette Coupe l'a bue jusqu'à la lie et s'est effondré sous les yeux de 800 spectateurs.

Autour de la cage

"Je n'étais pas présent aux quarts de finale, commentait le capitaine Filippin, car j'étais suspendu. J'avais mercredi soir vraiment envie de montrer la voie. Il nous fallait marquer le premier but, c'était important mais après on s'est un peu relâché et ils nous ont mené 2-1. On peut dire qu'on est allé chercher la victoire."

Et c'est Dostal qui est allé chercher la prolongation alors que l'Angevin Jokinen semblait avoir ruiné les espoirs angloys à la cinquante et unième minute. Une fois de plus, comme ils savent le faire depuis quelques rencontres, Les Orques ont relevé la tête.

"On est passé très proche de l'élimination, poursuit le capitaine, mais on a joué de manière complémentaire. Les anciens comme Dostal et Solaux et moi même se sont défoncés, les jeunes ont suivi".

Le roi David

Cette rencontre est une merveille de solidarité. Avec ses jokers, ses lanciers, et ses incontournables. David Dostal en fait partie. Et il n'était pas le moins fier. "Pour Anglet, c'est quelque chose d'énorme. On n'y a jamais pensé. On s'est donné cet objectif, petit à petit, et on y est parvenu. Match par match. On était tout le temps bien concentré et c'est ce qui a porté ses fruits."

Le roi David aime partager. Particulièrement avec Jérôme. "On est tous heureux pour lui. C'est sa troisième saison ici et il a connu des galères mais maintenant, il goûte à la réussite et c'est tant mieux. Pour moi, ça tourne pas mal non plus cette saison. C'est ma cinquième et je me sens plus responsable. L'entraîneur me donne confiance et ça fonctionne. Je trouve que Karlos et Bob se complètent très bien. Il y a longtemps qu'on n'avait pas ressenti un tel esprit d'équipe. Les résultats suivent."

Hier au petit matin, l'Hormadi savourait sa victoire. Pleinement, avec la nette impression qu'il s'était passé quelque chose d'important. Quand le bus est arrivé à la patinoire de la Barre, les héros étaient certes exténués mais heureux. Le chaudron de la Barre semblait dormir, bercé par le bruit des vagues.

Les artistes remonteront sur scène samedi soir. "The show must go on" en championnat. Ce n'est pas que Dijon leur fera monter la moutarde au nez, mais les visiteurs sont sixièmes derrière eux et les Angloys voudraient bien monter à la. quatrième place qui conduit aux play off. Une petite victoire pour les supporters serait le meilleur moyen de les inviter à les accompagner pour la finale du 18 mars en Haute-Savoie. Afin qu'à Annecy le rêve de la bande à Filippin ne tombe pas à l'eau.

 

Bob Ouellet

Il y a eu une grosse opposition. Ils misaient leur saison sur ce match. Ils ont essayé de casser le jeu. On a été menés 2-2 avant d'aller aux prolongations. Tout le mérite revient aux joueurs.

Jérôme Patard

J'ai été chanceux sur ce fameux but car le défenseur m'a laissé de l'espace alors que tout le long du match il m'avait pilonné. J'ai ralenti, il n'est pas venu sur moi le gardien s'attendait à ce que je revienne au premier poteau mais j'ai fait le tour. Le premier, c'est un caviar de Jérôme Maréchal.

Karlos Gordovil

Je suis content parce que pour l'Hormadi c'est très important pour le futur. Il s'agissait d'un match piège et nous avons dû faire face à des conditions de jeu et des pressions pas toujours faciles avec un arbitre - Calamoneri - qui cette année n'a pas arbitré l'élite et se trouve ainsi un peu déconnecté du rythme et de l'enjeu du match. Cette jeune équipe a eu toutes les ressources pour faire face à cette pression.

 

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