Brûlebois brise le silence

 

Article de l'Est Républicain (1er mars 2003).

Président démissionnaire, il y a trois semaines, Jean-Pierre Brûlebois tient à donner sa version sur l'état de déliquescence du Besançon HC.

BESANÇON. Parti sur la pointe des pieds "pour raisons professionnelles et pour ne pas mettre sur la place publique des éléments propres à freiner des négociations de sauvetage en cours", Jean-Pierre Brûlebois est sorti de sa réserve, après avoir appris la prochaine mise en liquidation du Besançon HC.

Directeur général d'une grosse entreprise immobilière nationale (1100 employés), il a tout d'abord voulu situer son niveau d'investissement dans le club : "On est venu me chercher parce que je représente un poids économique sur la place et que je pouvais aller chercher des concours financiers privés autres que les subventions des collectivités. Mais quand j'ai été élu à la présidence, j'ai accepté à reculons. Depuis, je n'ai pas arrêté de faire confiance aux gens qui étaient avec moi à la tête du club, le vice-président délégué Thierry Marion qui est comptable de profession, la trésorière, etc. Je me considérais plus comme un coordinateur qu'autre chose". Et d'ajouter : "On m'avait alors caché la véritable situation du club".

Toutefois, Jean-Pierre Brûlebois a tenté de réduire la dette à l'issue de la saison 2001-2002 et de redresser la barre. Le budget bâti pour la saison 2002-2003 l'avait été selon lui "avec un espoir de fonctionnement cohérent".

La Fédé en accusation

Quand on lui parle du passif estimé à 276.000 euros (1.820.000 francs) sur un budget prévisionnel de 530.000 euros, il déclare : "Sincèrement, je n'ai pas les chiffres en tête. Mais il y a effectivement des retards de cotisations à l'URSSAF et des fournisseurs impayés".

Jean-Pierre Brûlebois qui veut "ne recevoir de leçons de personne" en affirmant avoir aussi payé sur ses deniers propres, met aussi en accusation la Fédération "endettée pire que le club et qui n'a pas tenu ses engagements. Elle nous avait promis 250.000 francs, sans compter un match de l'équipe de France et une autre organisation sur glace, qui malgré les nombreuses réclamations n'ont jamais été honorés".

Jean-Pierre Brûlebois donne aussi un coup de bec au club affaires "dont les membres ne faisaient que payer leur place aux matches et rien d'autre".

Quant au cautionnement d'un prêt de 90.000 euros, l'ancien président le dément : " Il y a eu un emprunt du BHC à cette hauteur auprès du Crédit Lyonnais qui, parce que c'était moi, a bien voulu accepter en outre du découvert bancaire ".

Et puis, il tient enfin à évoquer les résultats sportifs en Super 16 : "D'entrée, ils n'ont pas été à la hauteur des espérances. Loin de moi d'accuser Alain Pivron, mais c'est une constatation qui n'a pas aidé le BHC dans sa recherche de sponsors, d'autant qu'on a fait l'erreur de penser qu'on pouvait bénéficier d'aides privées à hauteur des aides publiques".

En clair, Jean-Pierre Brûlebois veut se dédouaner de la faillite du BHC, sans assumer vraiment sa fonction de président et en faisant porter aux autres les responsabilités : "Encore une fois, j'ai fait confiance et c'est sans doute un tort. Personnellement, je n'ai jamais signé un seul chèque. Je ne regrette qu'une chose, c'est d'avoir mis les pieds dans ce club". Pour autant, si ce dossier brûlant venait à déborder du seul cadre associatif pour verser dans le cadre judiciaire, Jean-Pierre Brûlebois serait pénalement responsable. Peut-être ne le savait-il pas ?

Pierre Labbé

 

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