"Que justice soit faite !"

 

Article de l'Est Républicain (4 mars 2003).

À l'heure de la liquidation du BHC, Alain Pivron, qui espère connaître enfin la vérité, met un point d'honneur à relancer le hockey avec le Besançon Skating Club. En D2 ?

BESANÇON. Alain Pivron est un homme déçu, blessé même. Principal artisan de deux accessions en deux ans, ce professionnel consciencieux et compétent a lancé le phénomène hockey dans la capitale comtoise en un temps record. Il s'exprime sans détour sur la prochaine liquidation du BHC.

- Quel sentiment vous anime actuellement ?

- J'ai songé tout arrêter. Après ce qui vient de se passer, je m'interroge sur la suite à donner à ma carrière. Ma crédibilité en a forcément pris un coup.

- Qu'est-ce qui vous a fait le plus mal ?

- Qu'on nous fasse croire que tout allait bien jusqu'au dernier moment.

- Vous parlez du président ?

- Absolument pas. Je n'ai aucun grief à adresser à Jean-Pierre Brulebois et à Jean-Pierre Collovald qui ont toujours été corrects.

- À qui pensez-vous alors ?

- À ces gens qui pensent connaître le hockey et dont le seul souci est de promouvoir leur progéniture.

- Que voulez-vous dire exactement ?

- Cette faillite est un coup monté. C'est la conséquence d'un règlement de compte. Une poignée de membres du comité directeur a tué le club par simple jalousie. C'est énorme mais c'est ainsi.

- C'est excessif ?

- Pas du tout. Notre réussite sportive les a rendus dingue. Au point qu'ils n'hésitent pas à couler indirectement le BHC pour se débarrasser de moi. Certains ont même déclaré publiquement qu'ils ne voyaient pas l'intérêt d'une équipe professionnelle.

- Vous étiez le patron technique ?

- Je n'ai jamais été convié à une réunion destinée à définir la politique sportive du club. C'est un comble, mais j'ai été mis à l'écart à la demande de Mme Wendling, la présidente du mineur (NDLR : les jeunes).

- On croît rêver ?

- Je veux surtout que le public comprenne que personne ne s'est gavé financièrement dans cette affaire, ni le président, ni l'entraîneur. J'ai respecté l'enveloppe destinée à la masse salariale des joueurs. Point final.

"Pas un mercenaire, un sentimental"

- Il n'empêche que la situation financière est catastrophique ?

- Même le président Brulebois ignorait tout. Sinon, vous croyez vraiment qu'il m'aurait fait signer un contrat de cinq ans ? Il a été dupé par quelqu'un qui n'a pas tiré la sonnette d'alarme au moment opportun.

- Généralement, c'est la tâche de la trésorière ?

- Je n'accuse personne, mais ce club a, globalement, souffert de profonds dysfonctionnements. Je rappellerai qu'aucun bilan comptable sérieux n'a été présenté lors de la dernière assemblée générale. Je ne souhaite qu'une chose, que justice soit faite !

- Sportivement, vous avez rempli votre contrat ?

- D'une part nous sommes restés dans les coûts prévus. D'autre part, nous étions seconds du play-down. Nous avions quasiment la garantie de nous maintenir, l'objectif de départ.

- Qu'allez-vous faire ?

- Le hockey va continuer à vivre avec le Besançon skating club qui va accueillir une section de hockey majeur et une section de hockey mineur. J'ai envie de rester à Besançon et que le travail accompli depuis trois ans chez les jeunes ne soit pas définitivement perdu.

- À quel niveau repartiriez-vous ?

- Peut-être en division 2 si la Fédération accepte. Je suis un bélier, un battant. Je ne lâche pas tant que mon travail n'est pas fini.

- C'est un pied de nez à vos détracteurs ?

- C'est une façon de prouver que je ne suis pas un mercenaire mais un... sentimental. Même si financièrement cela me pose quelques soucis, je suis un professionnel qui croit encore au hockey à Besançon, à plus forte raison si le club affaire continue à m'aider. Mes détracteurs iront "baver" ailleurs...

Propos recueillis par Frédéric Vial

 

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