HCM : un de chute !

 

Article de l'Alsace (6 mars 2003).

Pour la première fois de la saison et après 22 matches d'invincibilité, les Scorpions mulhousiens se sont inclinés, hier, face à Grenoble (2-3). Une soirée noire puisque le HCM déplore également deux joueurs blessés.

Toutes les séries, même les plus belles, ont une fin. Celle de l'invincibilité du HC Mulhouse dans ce Super 16 a brusquement stoppé sur la glace de l'Illberg, où les Scorpions restaient sur dix succès d'affilée. Face à une formation grenobloise venue en Alsace sans le moindre complexe et prête à tout pour rapporter des points dans les Alpes, les Mulhousiens ont subi leur première défaite de la saison après 22 matches sans échec. Mais si les chiffres qui entouraient chaque sortie du HCM ont cessé d'exister, hier soir, sous les yeux d'un public estomaqué par un scénario auquel il n'était plus habitué, les Mulhousiens peuvent continuer de rêver à une délicieuse fin de championnat. Car cette défaite ne change pas la donne. Mulhouse disputera les playoffs et la première place face à Rouen le 15 mars prochain. Rien de bien grave, donc, mais à condition de ne plus rééditer ce genre de performance.

Car hier, les Mulhousiens n'étaient pas vraiment dans leur assiette. Et il ne fallait guère plus de quelques minutes pour s'en apercevoir. Bousculés d'entrée de jeu par des Grenoblois débordant d'énergie, le HCM débute sa rencontre par un nombre inhabituel d'erreurs techniques et s'expose à des premières tentatives signées Podlaha et Saarinen. La sanction de sa mise en route apathique, Mulhouse ne tarde pas à la payer. Après cinq petites minutes de jeu, l'international grenoblois Benoît Bachelet vient dérober la rondelle dans les jambes de Bringuet et s'en va tromper un Lhenry laissé à l'abandon. L'ouverture du score n'esquisse pas pour autant le signe d'une révolte mulhousienne. Trop brouillons en attaque et manquant de fluidité dans toutes leurs approches, les Scorpions se font une nouvelle fois piéger à la douzième minute de jeu. En supériorité numérique, Mulhouse perd un nouveau palet dans les derniers mètres grenoblois et laisse s'envoler Guillemard en contre pour le 2-0.

Brincko, en vain

À l'entame du deuxième tiers-temps, Mulhouse semble enfin montrer les crocs. Le défenseur et capitaine Jukka Ollila montre l'exemple en ouvrant le feu sur un Rolland vigilant. Son compère Aimonetto n'a guère plus de réussite six minutes plus tard (28e). Moins dominateurs que lors des vingt premières minutes, les Isérois obtiennent néanmoins de nouvelles occasions de prendre le large. Lancé en profondeur par une passe du patin d'Agnel, Vuoti échoue dans son face-à-face avec Lhenry. Puis c'est Agnel qui rate l'immanquable deux minutes plus tard, alors que le portier mulhousien était battu. Retrouvant peu à peu leur vitesse de patinage, les Scorpions exercent alors une pression de plus en plus forte devant les buts de Rolland. Un regain de forme qui donne des ailes à Wikström qui, bien servi par Brincko, réduit le score (30e). Après un joli dribble réalisé au cœur de la défense grenobloise, le Suédois inscrit son premier but sous les couleurs mulhousiennes et redonne espoir à une équipe qui en avait bien besoin. La deuxième partie de la période ne laisse plus la place au doute. Mulhouse a retrouvé son rendement habituel et assure l'essentiel du jeu.

Le constat ne change pas à l'amorce du dernier tiers-temps, mais les Scorpions ne parviennent toujours pas à tirer les dividendes de leur domination. Privé de Juraj Faith, son meilleur buteur, et de Olivier Coqueux, tous deux sortis sur blessures, le HCM accumule les maladresses dans le dernier geste. Le leader invaincu du Super 16 joue de malchance et Grenoble a le mérite d'en profiter. A la 49e, Agnel porte la marque à 3-1 suite à un service de Bachelet. Malgré la réduction du score signée Brincko (57e), Mulhouse doit s'incliner. Une première !

Pierre Chatelus

 

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